A. ALIX (CANAL+) : «Avec CANAL+ Outremer, nous rassemblons les meilleurs programmes ultramarins dans une seule et même chaîne»

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Partenaire historique depuis vingt ans dans la production audiovisuelle aux Antilles-Guyane, à la Réunion et en Nouvelle Calédonie, le Groupe CANAL+ poursuit son engagement avec le lancement d’une nouvelle chaîne digitale : CANAL+ Outremer, disponible à partir de ce 25 janvier. Quels enjeux ? Quels contenus et quels publics visés? Tour d’horizon avec Aline ALIX, Directrice générale Outre-mer du Groupe CANAL+.

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Quelle est l’origine de la création de la chaîne CANAL+ Outremer ?

ALINE ALIX

Il s’agit d’un projet qui nous tient particulièrement à cœur. Cela fait des années que nous soutenons financièrement la production audiovisuelle sur les territoires d’Outre-mer, tout en leur donnant la visibilité qu’elle mérite. En effet, des contenus sont déjà programmés sur les différentes chaînes de CANAL+ dans les territoires d’Outre-mer. Grâce à l’évolution de notre plateforme myCANAL, qui est aujourd’hui la même pour l’ensemble du groupe, nous rassemblons les meilleurs programmes ultramarins dans une seule et même chaîne : CANAL+ Outremer. Nous pouvons ainsi la proposer à l’ensemble de nos abonnés, en métropole et dans les DROM.

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Répondez-vous à une demande spécifique ?

ALINE ALIX

Oui, les contenus ultramarins nous sont réclamés ! Il y a des documentaires comme «Admiral T, de Boissard à Bercy» (60’), qui raconte l’histoire de Christy Campell, alias Admiral T, chanteur guadeloupéen à succès, qui nous est demandé par des abonnés de métropole. Voilà pourquoi nous le proposons aujourd’hui sur la chaîne. On constate le fort intérêt que les programmes ultramarins ont dans l’Hexagone.

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CANAL+ Outremer réunit donc des contenus déjà produits ?

ALINE ALIX

Exactement ! Nous rassemblons les contenus récemment produits et coproduits par CANAL+, sur les trois territoires où nous sommes situés : les Antilles-Guyane, la Réunion, et la Nouvelle-Calédonie. Les programmes ont été sélectionnés, éditorialisés et mis en avant grâce au savoir-faire des équipes de CANAL+. La nouvelle chaîne réunit tous les talents d’Outre-mer à portée de doigts. En un clic, vous pouvez vous retrouver dans le lagon de Nouméa, au centre-ville de Pointe-à-Pitre ou au pied du Piton de la Fournaise à la Réunion. Nous proposons aux téléspectateurs de voyager, mais on ne se limite pas à la carte postale ! L’idée est de découvrir la diversité de ces territoires. Les documentaires et courts-métrages que l’on propose sur la chaîne traitent de sujets sociétaux, culturels ou environnementaux. C’est très large !

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Des programmes inédits ont-ils été spécifiquement produits à l’occasion?

ALINE ALIX

Pour le lancement de la chaîne, près d’une centaine de programmes est disponible. Il suffit de se rendre dans le corner «chaîne» de myCANAL pour profiter de la diversité de l’offre. CANAL+ Outremer a un positionnement unique dans la mesure où il n’y a pas d’autre chaîne de ce type consacrée aux talents ultramarins en France, devant et derrière la caméra. Pour ce qui est des inédits, nous aurons de quoi alimenter très régulièrement la chaîne puisqu’une centaine d’œuvres sera produite chaque année.

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Quels sont les points d’entrée à travers lesquels vos abonnés peuvent consulter les contenus ?

ALINE ALIX

D’abord à travers les trois zones géographiques (Nouvelle-Calédonie, la Réunion et les Caraïbes). Nous retrouvons aussi les programmes par genre : Art & Musique, Histoire & Société, Découverte, Sport, etc. Nous allons aussi mettre en avant nos coups de cœur au sein du corner, et plus généralement au sein de myCANAL.

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Avez-vous quelques exemples concrets de contenus qui constituent l’offre ?

ALINE ALIX

Sur CANAL+ Outremer, nous avons des coups de cœur parmi lesquels «Porté par la houle» (52’), un documentaire réalisé par Benjamin Lucas qui dresse le portrait de Clément Colmas, la nouvelle icône du stand-up calédonien. A tout juste 18 ans, cet athlète est déjà 4 fois champion de France. Dans la série documentaire «Misouk» (10X6’), nous explorons, lorsque la nuit tombe sur l’île de la Réunion, un monde alternatif d’artistes (peintres, auteurs, musiciens, comédiens, cinéastes,…) qui puisent leur inspiration dans la nuit. Enfin, nous sommes très fiers de proposer le court-métrage inédit «Timoun Aw» (22’) qui signifie «ton enfant» en créole. Cofinancé par CANAL+ Antilles et la Région Guadeloupe, ce film de Nelson Foix (présélectionné pour les César) met en lumière dans les quartiers difficiles de Pointe-à-Pitre, un jeune homme de 27 ans qui découvre sur son palier un bébé dans un landau avec l’inscription Timoun Aw. Il s’interroge sur sa paternité et se lance à la recherche de la mère.

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Quel est l’état de la production audiovisuelle en Outre-mer ?

ALINE ALIX

Il y a un élan de progression que nous mesurons au fil des années. Il y a de plus en plus de productions qui méritent d’être vues et largement partagées. C’est toute notre démarche actuelle. Le vrai souci que rencontrent les productions en Outre-mer, c’est celui de la visibilité donnée à ces œuvres. La qualité est là, les moyens aussi.

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Faites-vous des appels d’offres ?

ALINE ALIX

Oui, nous en faisons régulièrement et localement. Actuellement à la Réunion, il y a un appel à projets de documentaires ou courts-métrages autour de la thématique «S’engager pour l’avenir». Nous sélectionnons et finançons des projets dans ce cadre. En Guadeloupe, grâce à un fonds de soutien monté avec la Région il y a quatre ans, nous accompagnons les créations originales locales. En totalité, cela représente près d’une centaine d’œuvres chaque année.