Le CSA promet de surveiller les programmes de la future chaîne russe RT France

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Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) observera «constamment» les programmes de la future chaîne russe RT France, et agira avec «promptitude» en cas d’«anomalies», a prévenu mardi son président Olivier Schrameck. Le groupe de télévision public russe RT (ex-Russia Today), qui avait été accusé au printemps par le président Macron de s’être comporté avec le site Sputnik en «organes d’influence (…) et de propagande mensongère», veut lancer une chaîne francophone d’ici la fin de l’année, baptisée RT France. Le président du CSA, Olivier Schrameck, qui avait déjà exprimé sa méfiance vis-à-vis de RT France dans un entretien au «Monde», a estimé devant l’Association des journalistes médias (AJM) que la chaîne posait toujours au Conseil un problème de confiance. Il a rappelé que le CSA, avec qui RT a signé en septembre 2015 une convention en vue de la création de cette chaîne, lui avait imposé des engagement renforcés en matière «d’honnêteté et d’indépendance de l’information». «Ces obligations figurent en toutes lettres dans la convention et si elles n’étaient pas respectées, croyez bien que le CSA ne resterait pas inactif», a-t-il mis en garde. Il a indiqué que RT n’avait pas encore apporté de «réponse satisfaisante» concernant le comité d’éthique de RT France, resté incomplet depuis le retrait il y a plusieurs mois de l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse. Il a également rappelé que les régulateurs de plusieurs autres pays surveillaient de près les activités de RT, citant l’Ofcom au Royaume-Uni «qui a déjà émis 14 mises en demeure et a menacé de sanction Russia Today». «Nous ne nous cachons pas d’observer aujourd’hui le site Sputnik, compte tenu des liens manifestes entre ce site et la chaîne dont la création est annoncée», et dès que RT France sera lancée, «nous l’observerons constamment», a prévenu M. Schrameck.