«Big fish & Begonia», pépite de l’animation chinoise marque les esprits au Festival d’Annecy

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Mon défi fou cinéma

Premier long métrage des réalisateurs chinois Xuan Liang et Chun Zhang, «Big fish & Begonia» a marqué les esprits, mardi, lors du Festival d’Annecy par sa beauté et son onirisme envoûtants, rappelant le travail du maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki. «Je suis né dans les années 1980 et notre génération a été bercée par les productions japonaises et américaines. Je ne peux nier leur influence visuelle. Mais c’est la culture chinoise qui a principalement nourri ce long métrage», s’est défendu Chun Zhang, l’un des co-réalisateurs. «Pour qu’un style propre à l’animation chinoise voit le jour, il va falloir attendre encore quelques années», a-t-il ajouté. En lice pour le Cristal du meilleur long métrage, ce somptueux récit d’aventure fantastique, mêlant rêveries et contes mythologiques chinois, est arrivé à Annecy précédé d’une solide réputation technique et d’un énorme succès populaire. Produit pour environ 10 millions de dollars, «Big fish & Begonia» a généré 84 millions de dollars de recettes en Chine. Le film narre l’histoire de Chun, une adolescente – issue d’un monde sous-marin – sauvée d’un filet de pêcheurs par un être humain lors d’un rite de passage à l’âge adulte. Alors que le jeune homme périt dans ce sauvetage, la jeune fille décide le ramener à la vie auprès des siens. En échange de quoi, elle doit donner une partie de sa vie. Très maitrîsé techniquement, le film questionne de façon frontale la manière dont nos sociétés appréhendent la mort. «C’est aussi une histoire de sacrifice et de rédemption, d’amour et de liberté», précise Chun Zhang évoquant la «réalisation d’un rêve d’artiste». Treize années ont été nécessaires pour réaliser ce long métrage: le projet laissé à l’abandon pendant six ans pour des questions de financement, n’a pu reprendre qu’en 2014. L’intérêt croissant de l’État chinois pour l’animation a réveillé le marché local et permis au film de trouver les financements nécessaires. Son intrigue est née dans la foulée d’un court métrage commercial dont l’idée avait été inspirée à Xuan Liang, l’autre co-auteur du film, au cours d’un rêve. Deux versions de «Big fish & Begonia», en 2D et en 3D, ont été réalisées, la 2de ayant contribué à son immense succès en Chine. Une suite du film est actuellement en préparation.