Patrick de Carolis, Président-Directeur Général de France Télévisions

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    Jeudi dernier, Patrick de Carolis, P.-D.G. de FranceTélévisions, Patrice Duhamel, Directeur des Antennes de France Télévisions et Damien Cuier, Directeur Général chargé de la gestion, des finances et des ressources humaines dévoilaient à la presse le bilan des comptes 2007 de France Télévisions. L’occasion pour media+ de rencontrer Patrick de Carolis et d’établir un point sur l’année passée.

    média+ : Pouvez-vous nous établir le bilan des comptes 2007 de France Télévisions ?

    Patrick de Carolis : Les résultats en 2007 peuvent être qualifiés de bons. L’année fut belle et bonne. Le résultat net de l’exercice s’élève à 22,2 millions d’euros (au lieu des 5,8 millions d’euros prévus. Une progression de 70% par rapport à 2006). C’est-à-dire une nette progression par rapport au budget initial et à l’année précédente. Sur le plan des remarques, j’appuie sur la vitalité des recettes des diversifications, qui, sur l’année 2007, ont augmenté de près de 18%. Je souligne également l’effort tout particulier que France Télévisions a fait en faveur de la création française puisqu’on a un chiffre d’investissement record de 353 millions d’euros. Troisième point, dans une période difficile de stagnation voire de baisse du marché publicitaire, ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’ils témoignent d’une situation totalement saine du groupe. Ils témoignent également des efforts de gestion qui ont été réalisés dans tous les secteurs tout au long de l’année.

    média+ : Quelles sont sur le groupe les premières conséquences de l’annonce de la suppression de la publicité ?

    Patrick de Carolis : L’annonce de la suppression de la publicité sur France Télévisions a en effet déjà eu des conséquences sur les recettes publicitaires. Dans une lettre des ministres de tutelles qui m’a été adressée, il a été confirmé qu’il y aurait bien une perte évaluée des recettes de 150 millions d’euros mais qui sera reversée au groupe sous la forme d’une dotation en capital qui interviendra dans «les plus brefs délais». Il faut savoir que dans l’hypothèse où le scénario de la suppression de la publicité après 20h00 était retenu, les pertes seraient considérables. Aujourd’hui, après cette tranche horaire, ce sont 75% de la recette publicitaire qui sont effectués, soit 600 millions d’euros. Il resterait donc entre 200 et 220 millions d’euros. Sachant que ces chiffres sont réalisés sur les faits actuels, en 2007, et donc sont le fruit de propositions commerciales souvent jumelées avec le prime time.

    média+ : Allez-vous pouvoir maintenir en 2008 tous vos engagements vis-à-vis de votre soutien à la création française ?

    Patrick de Carolis : En matière de soutien à la création française, nous sommes irréprochables. Nous avons toujours fait depuis trois ans le maximum d’efforts pour soutenir ce secteur. Il n’est pas question pour nous de ne pas continuer à le faire. Nous respecterons intégralement nos obligations en la matière (18,5% du C.A pour France 2, 19% pour France 3 national, 16% pour France 5). Sans révéler le courrier que j’ai reçu, il est écrit : «Nous vous renouvelons notre confiance pour prendre les mesures de gestion qui pourraient permettre de réduire le déficit d’exploitation prévisionnel 2008». Nous sommes le premier soutien à la création française, 52% des investissements faits dans ce domaine sont issus de France Télévisions.

    média+ : Que pensez-vous du rapport de méthode que la Commission Copé vient de rendre au président de la République ?

    Patrick de Carolis : Sur le rapport de méthode de la Commission Copé, je suis extrêmement satisfait des premières idées et préconisations qui en émanent. Même si je suis conscient que ce ne sont que des pistes de réflexion. Ils nous disent, premièrement, qu’il est important que nos programmes soient de vraies valeurs patrimoniales. Nous sommes effectivement les premiers à le dire. Deuxièmement, il est rapporté que nous devons nous inscrire dans une stratégie de global média. Et c’est déjà comme cela que nous nous engageons sur tous les supports. Il est également question de notre périmètre qui ne doit pas rétrécir mais en revanche, augmenter en fonction des nouveaux supports, et plus particulièrement vis-à-vis d’Internet. L’année dernière j’avais annoncé la création d’un portail unique d’information regroupant toutes les équipes des différentes rédactions, il arrivera cet été. Un sur la culture suivra. Cette commission préconise une simplification de la gouvernance du groupe: l’entreprise unique me satisfait complètement, c’est une proposition que je fais depuis longtemps.