Catherine NAYL, Directrice Générale Adjointe du Groupe TF1 en charge de l’Information
La course à la Présidentielle est lancée. Pour tenir le rythme, le Groupe TF1 intensifie son dispositif axé sur «le débat d’idées» et «le pouls de la société française». En sillonnant le territoire, l’objectif de la Une est de faire remonter la parole des électeurs pour davantage de proximité. Afin de connaître l’architecture du dispositif, média+ s’est entretenu avec Catherine NAYL, Directrice Générale Adjointe du Groupe TF1 en charge de l’Information.
MEDIA +
La Présidentielle est atypique. Votre dispositif l’est-il tout autant ?
CATHERINE NAYL
Je ne sais pas s’il est atypique, mais en tout cas nous essayons d’innover. Nous voulons lui apporter une meilleure lisibilité. C’est pourquoi nous avons réfléchi à des concepts, à de nouvelles formes d’écriture et à des incarnations qui collent à l’ADN de TF1. Cela s’illustre par des modules pédagogiques à l’intérieur de nos journaux mais aussi par la mise en avant de la parole des Français. Nous allons mettre en place un grand débat le 20 mars avec les cinq principaux candidats qui pourront s’exprimer et porter leur projet. Nos débats, ainsi que nos soirées électorales, seront incarnés par le tandem Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau.
MEDIA +
TF1 annonce un débat télévisé à cinq candidats le 20 mars en Prime Time. Comment réagissez-vous aux réactions que génère ce dispositif ?
CATHERINE NAYL
Programmé à 21 heures sur TF1 et diffusé en simultané sur LCI, ce débat à cinq candidats doit amener une lecture plus facile des programmes politiques, de leurs idées, des clivages et des points de rassemblement. Nous avons étudié la faisabilité de ce rendez-vous avec les règles d’équité dictées par le CSA. Tous les autres candidats, ceux qui ne sont pas présents le 20 mars, auront la parole dans les 20 Heures de TF1 dans un module spécifique de 10 minutes. Ces derniers auront la possibilité de s’exprimer, de raconter leur programme et d’échanger avec nos journalistes.
MEDIA +
France 2 avait proposé à TF1 de co-organiser ce débat. Pourquoi avoir refusé ?
CATHERINE NAYL
Tout simplement parce qu’il s’agit de notre idée, de notre propre émission politique. Il n’y a aucune raison que l’on co-diffuse un programme que l’on a imaginé et négocié seul.
MEDIA +
D’une Présidentielle à l’autre, votre approche éditoriale a-t-elle évolué ?
CATHERINE NAYL
Faire de la télévision, c’est aussi percevoir l’évolution de la société, de la politique et des moyens de communication. Face à ces mutations, nous faisons en sorte de proposer des choses factuelles et rigoureuses qui suivent l’évolution de notre société. L’un des leviers que nous voulons activer davantage, c’est la proximité avec nos téléspectateurs. En sillonnant le territoire dans nos journaux, nous serons à même de donner encore plus la parole aux électeurs. Tous les vendredis soir, notre série «Route Nationale» fait le tour de France des attentes des Français. Avec «Partie de campagne» le dimanche soir, on ne rate rien du combat politique de la semaine.
MEDIA +
Que prévoyez-vous les 15 derniers jours avant le premier tour ?
CATHERINE NAYL
Nous serons en mesure de proposer «Demain Président», un module de 20 minutes tourné sur le plateau du JT. Tour à tour, les candidats prendront place dans le siège du présentateur et seront projetés virtuellement dans le bureau du Président de la République. A partir de reportages, de modules et d’une interview menée par Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau, le public se projettera lui aussi dans cette France qui pourrait être celle du candidat, cinq ans après.
MEDIA +
LCI est-elle le prolongement de l’offre d’information de TF1 ?
CATHERINE NAYL
Absolument pas ! LCI est une chaîne à part entière qui s’adresse parfois à des populations différentes de celles que nous touchons dans les JT de TF1. Il existe une complémentarité entre les deux antennes et parfois une organisation commune. Ce qui est extrêmement important, c’est ce travail réalisé ensemble, comme nous le ferons lors des soirées électorales. Cela permet ainsi d’afficher les mêmes valeurs de puissance, de rigueur et de précision.
MEDIA +
TF1 s’est-elle projetée dans les débats de l’entre-deux tours ?
CATHERINE NAYL
Rien n’est écrit pour l’instant. C’est très ouvert. Nous essayons de mener nos propres débats, émissions et modules avant l’organisation de ces rendez-vous. La question principale sera de savoir si nous devons organiser deux débats, la première et la deuxième semaine des élections. A l’étranger, les multiples débats ont été privilégiés.
