Alarab : le projet de chaîne panarabe d’information en continu abandonné

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Alarab, projet de chaîne panarabe d’information en continu du richissime prince saoudien Al-Walid ben Talal, a finalement été enterré, ont indiqué mardi des employés et une source proche de la direction. «Nous avons reçu une notification concernant l’arrêt définitif de la chaîne» de télévision, a indiqué un employé qui avait été recruté au poste de correspondant d’Alarab à Ryad. Selon lui, les responsables de la chaîne ont indiqué, dans cette note interne, avoir tenté en vain durant deux ans de relancer la chaîne et ils ont estimé qu’il était temps d’annoncer l’arrêt du projet. «C’est mort», a confirmé une source proche de la direction. Cette source a précisé que plus de 100 personnes étaient encore payées par la chaîne. «Dans les prochains jours, vous serez contactés par notre département des ressources humaines pour finaliser le statut de votre emploi», indique la note interne, sans autre explication. La source proche de la direction a déclaré ne pas savoir combien d’argent avait été englouti dans le projet ces dernières années. Censée concurrencer les chaînes régionales comme Al-Jazeera du Qatar ou Al-Arabiya, chaîne à capitaux saoudiens basée à Dubaï, Alarab a d’emblée connu des débuts difficiles. La chaîne basée à Manama (Bahreïn) n’a émis que quelques heures lors de son lancement en février 2015. Elle avait donné la parole dans son 1er journal à un dirigeant du principal groupe de l’opposition chiite bahreïnie, Khalil al-Marzouq, qui avait critiqué la décision de Manama de déchoir de leur nationalité 72 personnes, ce qui avait provoqué la suspension des émissions. La présence symbolique à l’antenne de cet opposant témoignait de la volonté affichée par Alarab d’assurer une couverture équilibrée de l’actualité. Alarab, dirigée par le célèbre journaliste saoudien Jamal Kashoggi, avait été un lourd investissement pour le prince Al-Walid. Elle avait été lancée avec un effectif de 280 personnes dans 30 pays. Après sa suspension, Alarab avait tenté, sans succès, de reprendre ses émissions à partir de la Turquie, de Dubaï et du Qatar. Le prince Al-Walid, membre de la famille royale saoudienne, ne détient aucun poste politique. Il est président de la Kingdom Holding Co, société ayant des intérêts notamment dans le géant bancaire américain Citigroup et le parc d’attractions Euro Disney.