L’actu en questions … Caroline Verdi, directrice de la communication chez «France Soir»

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    Le quotidien fondé par Pierre Lazareff tente de retrouver une dynamique à la hauteur de son glorieux passé, malgré les échecs répétés et le mécontentement de la rédaction.

    média+ : Comment «France Soir» pourrait-il à nouveau fédérer un large lectorat ?

    Caroline Verdi : Le quotidien appartient désormais à Jean-Pierre Brunois, ex-marchand de biens. Il est le seul quotidien indépendant en France et devra exister en faisant justement valoir cette exception. France Soir doit à nouveau devenir un journal populaire avec un véritable esprit d’investigation, non entravé par une logique de grand groupe industriel. Nous devons aussi donner au mot populaire ses lettres de noblesse. Cela doit, par exemple, se refléter dans le choix des parrainages de spectacles, d’événements culturels auxquels nos concurrents ne s’intéressent pas.

    média+ : La notoriété des signatures peut-elle redresser les ventes ?

    Caroline Verdi : Henri Lauret, nommé directeur de «France Soir», Gérard Carreyrou, chroniqueur politique et conseiller éditorial, Dominique Jamet et son franc parler… D’autres personnalités des médias vont aussi arriver prochainement pour renforcer la crédibilité du journal et lui donner une nouvelle impulsion. Une forte place doit être faite aux informations générales mais également aux éditos, aux chroniques spécialisées. Il faut créer de la plus value pour exister.

    média+ : Avec moins de 20 000 exemplaires vendus pour un tirage avoisinant les 30 000, une quarantaine de journalistes dont l’essentiel sont pigistes, «France Soir» a subi d’innombrables «plans de sauvetage» ces dernières années, sans succès. A votre avis, qu’est-ce qui a manqué jusque là ?

    Caroline Verdi : En 2006, la nouvelle édition de «France Soir» se voulait dans l’esprit des tabloïds anglais, un format qui ne rencontre pas un grand succès en France. Plus loin dans le temps, Philippe Bouvard n’était pas parvenu à créer une formule sur le long terme, avec le sport et la télévision pour seuls chevaux de bataille. Même si la nomination de Jean-Pierre Brunois et le plan social qui l’accompagnaient ont généré une grève de la rédaction d’un mois et demie l’an passé, il y a la place en France pour un grand journal populaire, à installer sur la durée. Les changements qui arrivent vont surprendre.