Pascale DOPOURIDIS (France 3) : «La télévision doit se mettre à la disposition des artistes»

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Pascale DOPOURIDIS, Directrice de l’Unité Musique et Spectacle Vivant de France 3

Ce lundi soir en Prime Time, France 3 proposera en direct des chorégies d’Orange, la 6ème édition de «Musiques en fête». L’occasion de nous entretenir avec Pascale DOPOURIDIS, Directrice de l’Unité Musique et Spectacle Vivant de France 3 qui annonce les événements «classiques» à venir.

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Produite par Morgane Production, «Musiques en fête» est-elle le point d’orgue d’une saison de musique classique sur France 3 ?

Pascale DOPOURIDIS

«Musiques en fête» s’impose davantage comme le rendez-vous qui ouvre la saison en matière de musique classique. France 3 est devenue la chaîne de la musique classique. Nous proposons aujourd’hui des Prime tout au long de l’année. «Musiques en fête» s’inscrit dans cette dynamique. Faire de la musique classique une célébration chaleureuse et accessible était notre ambition en juin 2011 lorsque nous proposions, au cœur du théâtre antique d’Orange, ce qui devait être l’unique édition de «Musiques en fête». Depuis, le programme se positionne parmi les rendez-vous préférés des téléspectateurs (selon le baromètre annuel Quali TV, ndlr). Chaque année, on se construit un peu plus.

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Quels seront les futurs événements musicaux prévus sur France 3 ?

Pascale DOPOURIDIS

Juin, juillet et août sont trois mois fondamentaux pour la musique classique sur France 3. Cette période estivale est propice à une plus grande écoute du public.  Après «Musique en fête», nous diffuserons fin juillet un florilège de l’émission puis «Le Requiem» de Verdi, et début août «La Traviata», précédé d’un portrait-documentaire événement et inédit sur Placido Domingo. Pour rendre ces œuvres musicales «attractives» visuellement à la télévision, nous avons accompli un gros travail sur la mise en images grâce au «mapping» (projections visuelles). Cette immersion est une clé d’entrée pour ceux qui ne connaissent pas la musique classique et qui souhaitent la découvrir. En tant que chaîne de télévision, notre rôle est de retransmettre la dimension émotionnelle de l’œuvre. Pour cela, nous devons avoir une écriture qui correspond à nos ambitions.

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La musique classique à la TV doit-elle être incarnée par des artistes ?

Pascale DOPOURIDIS

Tout dépend des opportunités et de la valeur ajoutée que l’incarnation peut proposer. Je ne suis pas sûre qu’il faille un seul visage pour incarner l’ensemble de la musique classique. Concernant le spectacle vivant à France 3, je souhaite que les artistes puissent transmettre leur émotion, leur expérience et leur vécu autour des œuvres. A défaut d’avoir une approche journalistique ou pédagogique, je trouve qu’il est intéressant de proposer aux téléspectateurs une vraie relation avec des artistes d’exception. A ce titre, Natalie Dessay va nous présenter «La Traviatta». Dans un autre genre, Anne Sinclair propose plusieurs clés d’entrées avec «Fauteuils d’Orchestre». Il n’y a pas qu’une façon de parler de la musique.

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De nouvelles émissions sur le spectacle vivant vont-elles voir le jour ?

Pascale DOPOURIDIS

On prépare un nouveau numéro de «Fauteuils d’Orchestre» que nous tournerons à la mi-octobre. Ce sont des plateaux difficiles à monter pour des raisons de planning avec les artistes internationaux. Mais dès que les conditions sont réunies, nous sommes prêts à en commander d’autres. De notre point de vue, la télévision doit se mettre à la disposition des artistes et pas le contraire. Le 13 juillet, nous diffuserons en léger différé la 14ème édition des «Victoires du Jazz» de Juan-les-Pins. Un peu plus tard en août, l’Interceltique de Lorient. C’est un moyen parmi tant d’autres de mettre en valeur la vie culturelle en région. Enfin, sur la saison à venir, je travaille sur une sélection de spectacles qui n‘est pas encore arrêtée.