Christelle GRAILLOT (Vivendi Talent Management) : «Vivendi a mis les talents au coeur de sa stratégie»

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Christelle GRAILLOT, Vice-présidente de Vivendi Talent Management

Pour les chaînes de TV et les groupes de divertissements, la quête de nouveaux talents est devenue primordiale. Pour comprendre la logique du Groupe Canal+ et plus largement de Vivendi dans ce domaine, média+ s’est entretenu avec Christelle GRAILLOT, Vice-présidente de Vivendi Talent Management.

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Vivendi a créé en 2015 Vivendi Talent Management, une structure dédiée à la découverte et à l’accompagnement des talents dans l’humour, la musique et le cinéma. Comment fonctionnez-vous ?

Christelle GRAILLOT

Tout d’abord, je fais ce métier depuis 15 ans au sein du Groupe Canal+. Je continue à le faire aujourd’hui à une échelle plus importante, avec une équipe dédiée. Je n’ai pas changé mes méthodes de travail. Tous les soirs, je suis dehors à parcourir les scènes parisiennes et les cafés-théâtres. Je recherche des humoristes, mais pas que. Je détecte aussi de potentiels journalistes et chroniqueurs pour les émissions du Groupe Canal+. Pour cela, j’épluche la presse, les blogs et d’autres supports. L’idée centrale est de faire émerger les talents. Chaque chaîne a des identités propres. Après avoir identifié des talents, je leur fais passer des essais, face caméra. En parallèle, il y a toute une étape d’accompagnement et de coaching de ma part.

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Les talents, est-ce le nerf de la guerre pour Vivendi ?

Christelle GRAILLOT

Absolument ! Et trouver les bons talents, c’est assez rare. Vous pouvez ramer pendant 6 mois pour trouver la bonne personne. Au cœur du groupe Canal+, il y a des besoins identifiés par les patrons des chaînes. Connaissant bien le groupe, j’anticipe aussi leurs besoins. Je tente enfin d’avoir une force de proposition sur les personnalités que je repère. Il faut sortir des sentiers battus, sentir les tendances et avoir un regard extérieur.

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Quels sont justement les besoins du Groupe Canal+ en matière de talents ?

Christelle GRAILLOT

Je recherche l’excellence. Les talents doivent à la fois nous étonner, innover et trouver de nouvelles écritures. C’est ce que j’ai fait avec Kyan Khojandi qui s’est imposé avec la série «Bref». Hors des sentiers battus, on réfléchit à ce que nous pouvons apporter en termes d’humour. Même si un talent sait bien parler, il doit savoir également bien écrire. C’est fondamental. La nouvelle génération est multitâches.

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Pourquoi ne pas aller piocher directement dans la pépinière de talents de Canal+, Studio Bagel ?

Christelle GRAILLOT

Nous le faisons. Ce sont les gens les plus qualitatifs et ingénieux de leur génération.

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Un talent est-il indubitablement lié à un concept qui va le porter ? 

Christelle GRAILLOT

Cela dépend ! On ne peut pas imposer à un artiste de faire quelque chose dont nous avons besoin. Cela n’aurait aucun sens. Nous travaillons en bonne intelligence selon les envies du talent. Quand j’ai découvert Guillaume Gallienne – qui venait de la Comédie-Française – mon discours était de lui donner carte blanche. A partir des besoins que le talent identifie, on s’adapte à lui. Si l’artiste veut faire du web, nous avons Studio Bagel et Dailymotion. Pour le cinéma, nous pouvons créer des passerelles avec Studiocanal. Pour faire des happenings dans une émission, il y a aussi la possibilité. Auparavant, lorsque je détectais de nouveaux visages, nous n’avions pas la structure Olympia Productions, et nous ne pouvions pas les produire. C’était frustrant. Aujourd’hui, nous pouvons les accompagner et produire leur spectacle.