Bernard de la VILLARDIERE, Journaliste, Producteur & Fondateur de Ligne de Front
369.972 km parcourus, 23 langues parlées, 386 émissions… «Enquête Exclusive» a 10 ans. Le magazine diffusé chaque semaine sur M6 proposera une soirée spéciale dimanche 10 avril à 20h55. L’occasion de discuter avec Bernard de la VILLARDIERE, Journaliste, Producteur & Fondateur de Ligne de Front.
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Comment définissez-vous la politique éditoriale d’«Enquête Exclusive» ? Quels sont les sujets les plus porteurs ? L’émission a été victime de raillerie. Comment l’avez-vous vécu ?
Bernard de la VILLARDIERE
Un magazine est un organisme vivant. La promesse est d’ouvrir une fenêtre sur le monde. Nous avons parcouru 51 pays en 10 ans. A partir du moment où il y a de l’adrénaline, nous pouvons tout expliquer et comprendre. 50% de nos émissions sont tournées à l’étranger. Le public a soif de décryptage. Le spectre des sujets traités est sérieux. Les records d’audience ont été réalisés par la Corée du Nord, les Champs-Elysées, l’argent de DAESH et les réseaux islamistes en France (1,9 M de téléspectateurs pour ce dernier sujet). Les sujets locaux ne fonctionnent pas forcément mieux que les sujets internationaux. Nous sommes très regardés par les 15-35 ans. Quant à l’incarnation du programme, nous avons en effet un peu été raillés et moqués. C’est forcément injustifié. Je ne suis que 20 à 25’ devant la caméra sur 90’ d’émission. C’est un style d’écriture qui a beaucoup été repris sur des émissions d’aventure, de voyage et d’info.
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«Enquête Exclusive» : beaucoup copié, jamais égalé ? Quel est le budget du programme ?
Bernard de la VILLARDIERE
Difficile de copier «Enquête Exclusive», notamment sur la partie grands reportages étrangers. Ça ne rentre pas dans une économie TNT. Une émission coûte entre 180.000 et 200.000 €. Le temps de fabrication d’un sujet est de 3 mois au minimum. Avec 1,3 million de téléspectateurs en moyenne le dimanche soir à 23h00, les audiences d’«Enquête Exclusive» sont toujours très solides. Pour fêter nos 10 ans, nous proposons la diffusion dimanche 10 avril dès 20h55 d’un documentaire qui nous plonge au cœur de nos services : «Du Renseignement aux Forces Spéciales : la France en guerre contre le terrorisme». Il sera suivi, en deuxième partie de soirée, d’un autre film, «Du 11 septembre au Bataclan: la déferlante terroriste». Enfin, pendant toute la nuit, nous rediffuserons les numéros les plus marquants de l’histoire du magazine.
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Êtes-vous prêt à repartir pour 10 ans de plus ?
Bernard de la VILLARDIERE
Non, je ne pense pas que j’y arriverais. Mais j’espère y rester quelques années de plus. Nous allons tenter des Prime.
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Votre société Ligne de Front a été créée en 2003. Quelles sont vos actualités ?
Bernard de la VILLARDIERE
Nous travaillons avec les groupes M6, CANAL+, France Télévisions et ARTE. Ligne de Front produit en moyenne 25 films documentaires par an. M6 est mon premier client. Nous venons de livrer pour la chaîne franco-allemande ARTE, «La fin des chrétiens d’Orient ?» (90’). Nous allons produire aussi pour France 5 un documentaire sur les traumatismes invisibles. J’aime aussi me frotter à des sujets géopolitiques et internationaux. On réfléchit avec M6 à une émission d’investigation où je serais producteur et animateur.
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Êtes-vous impacté par les problèmes de financements liés à la réforme du CNC ?
Bernard de la VILLARDIERE
Bien sûr. Mais je suis sauvé par ma bonne trésorerie. Je gère mon compte CNC également. Je rationalise les budgets.