Serge MOATI, Président du Festival des Créations Télévisuelles de Luchon
La 18ème édition du Festival des Créations Télévisuelles de Luchon se tiendra cette année du 3 au 7 février 2016. Pour en savoir davantage sur l’événement et l’état de la création TV dans l’Hexagone, média+ s’est entretenu avec Serge MOATI, Président du Festival des Créations Télévisuelles de Luchon.
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Dans un PAF en pleine mouvance, quelle est la vocation du Festival des Créations Télévisuelles de Luchon ?
Serge MOATI
Mettre en avant l’excellence de la production audiovisuelle. Nous croyons à la fonction créatrice de la télévision en dépit des mouvements industriels sous-jacents qui réorganisent le secteur sous nos yeux à travers les phénomènes de concentration des médias. C’est la raison pour laquelle, à travers la sélection des films en compétition, nous pourrons célébrer des œuvres plus singulières qui relèvent de la création, et pas simplement de reproductions de recettes éculées que l’on nous ressort chaque année. Ce festival parle de la télévision au sommet.
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Croyez-vous davantage à la fonction créatrice de la TV ou à sa fonction commerciale ?
Serge MOATI
Je suis un militant de la création télévisuelle même si je sais qu’il y a autant de «daubes» au cinéma qu’à la télévision. La frontière est de moins en moins hermétique. Ces derniers mois, la fiction française a repris de sa superbe. Ce mouvement a été initié il y a quelques années par CANAL+ qui a imposé un style. La chaîne a joué un rôle d’accélérateur. Une partie des Français était à l’époque dans une admiration béate de la fiction américaine.
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Peut-on parler de «création» lorsqu’on est dans une logique de «formats» ?
Serge MOATI
Le format contraint et complique l’affaire. Il faut faire attention à ce systématisme qui consiste à refaire des choses qui ont fonctionné. La télévision est un combat. Lorsque j’étais patron de France 3 à l’époque, je me battais pour faire exister des œuvres dans une programmation très ordonnée. Je crois que la télévision, de par les millions de gens qui la regardent, doit être l’excellence de la création française.
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La création télévisuelle dispose-t-elle d’un vrai espace de liberté ?
Serge MOATI
Ça dépend ! Mais la création se renouvelle par l’écriture, la narration, la réalisation et la production.
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La création française est-elle menacée par l’internationalisation des contenus ?
Serge MOATI
Si vous m’aviez posé la question il y a six ans, je vous aurais dit oui ! Mais l’un des premiers projets de Netflix a été de lancer «Marseille», une série de 8X52’ avec Gérard Depardieu. La localité aura toujours son importance dans la création. Ce n’est pas la reproduction d’un schéma américain.
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Et vos projets de producteur/réalisateur ?
Serge MOATI
Après avoir quitté Images & Compagnie il y a plus d’un an, j’ai créé deux sociétés: La compagnie du Belvédère et Belvédère Productions. Je prépare trois livres et je tourne actuellement pour ARTE un documentaire de 52’ sur l’état d’urgence et la lutte antiterroriste. Il sera livré fin février. Je prépare aussi un film de cinéma sur la fin du régime de Vichy.
