L’audience sur le recours en référé déposé par le groupe NextRadioTV (BFMTV) devant le Conseil d’État, contre la décision du CSA d’autoriser le passage de LCI sur la TNT gratuite, aura lieu le 5 février. La décision du Conseil devrait ensuite être connue dans les 48 heures suivant l’audience. Pour l’instant, TF1 n’annonce aucune date pour le basculement en gratuit de sa filiale LCI, qui doit au préalable achever des procédures juridiques (signature d’une nouvelle convention avec le CSA et attribution d’un numéro, notamment) et techniques (pour que le signal soit diffusé sur la fréquence TNT). Quelle que soit la décision du Conseil d’État, ce type de recours en référé n’est pas suspensif, avait prévenu le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), Olivier Schrameck, en décembre. TF1 pourra donc poursuivre ses travaux de basculement en gratuit de sa chaîne d’information, en attendant le résultat d’un 2nd recours sur le fond présenté par NextRadioTV. Alain Weill, patron de NextRadioTV, avait annoncé son intention de saisir le Conseil d’État dès le lendemain du feu vert du CSA à LCI à la mi-décembre. Pour motiver son recours, en référé et au fond, NextRadioTV considère que le «nouveau projet de LCI est un leurre», que «les engagements du groupe TF1 sont insuffisants» et que «le passage en gratuit de LCI ne permet pas de renforcer le pluralisme». Le CSA avait initialement refusé le passage en gratuit de LCI en juillet 2014, mais sa décision avait été annulée par le Conseil d’État pour vice de procédure. Le CSA a ensuite accédé à la demande de la chaîne, au motif que LCI n’avait plus d’avenir dans le payant et que «son accès gratuit contribuera(it) au pluralisme». Pour BFMTV, chaîne d’information de NextRadioTV, «cette décision va permettre au groupe audiovisuel français le plus puissant (NDLR: TF1), qui représente déjà 50% de l’audience de l’information sur les chaînes privées en France, d’avoir une 5e fréquence gratuite sur la TNT». «Alors que les informations se multiplient sur l’arrivée du groupe Bouygues comme 2e actionnaire d’Orange après l’État -de façon très opportune juste après l’annonce du CSA- et que se profile une chaîne d’information du service public, NextRadioTV considère que la décision du CSA est un mauvais coup porté au pluralisme et une régression démocratique», avait dénoncé la chaîne d’Alain Weill.