«Star Wars VII» : le scénario gardé comme un secret d’Etat par les Studios Disney

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Bandes annonces sibyllines, mystère autour de l’intrigue, confidentialité absolue exigée des acteurs et des journalistes: les Studios Disney ont protégé comme un secret d’Etat le scénario du nouveau «Star Wars», pour tenir en haleine les fans d’une saga synonyme de milliards de recettes. «Je voulais garder la surprise pour le public», a justifié il y a quelques jours J.J. Abrams, le réalisateur du «Réveil de la Force», 7e épisode de la saga inter-galactique des «Star Wars».Attendue depuis des lustres par des millions de fans, cette nouvelle aventure de la famille Skywalker, qui sort mercredi sur une partie des écrans de la planète, a fait l’objet de mesures dignes des meilleurs romans d’espionnage pour que rien ne filtre avant les premières projections. Cette opération marketing, qui a fait grincer des dents dans les médias, a été savamment orchestrée par les Studios Disney, qui escomptent plusieurs milliards de dollars de recettes des entrées en salles et de la vente des innombrables produits dérivés. Disney a racheté il y a trois ans ses studios à Georges Lucas, le créateur de la série, pour quatre milliards de dollars. «Nous ne recevions que les pages du scénario qui nous concernaient, elles étaient imprimées sur du papier rouge pour ne pas être copiées et il fallait les rendre à la fin de la journée», racontait récemment Greg Grunberg, l’un des acteurs, au magazine spécialisé Entertainment Weekly. De retour dans la série après trente ans d’absence, Mark Hamill, qui reprend à 64 ans le rôle culte de Luke Skywalker a, lui, été obligé de porter un large capuchon lors de ses déplacements sur le tournage. Motif ? Se protéger de drones espions qui survolaient le plateau pour prendre des photos aériennes, a-t-il expliqué. Quant à Anthony Daniels, l’acteur britannique qui a endossé pour la 7e fois le costume métallique du droïde C-3PO, il s’est fait rappeler à l’ordre par la production pour avoir évoqué le tournage sur Twitter. «J’ai dit que j’avais rencontré untel et untel, un acteur qui joue dans le film. Un personnage. Immédiatement, j’ai reçu un message de Disney: «Supprime ton tweet! Tu n’es pas autorisé à dire ça !» Honnêtement, on se croirait au Kremlin», a-t-il raconté dans les colonnes du «Guardian».

En quête du moindre indice sur la trame du «Réveil de la Force», les journalistes ont eux aussi été soumis à un régime strict en matière d’informations. «Une débauche de précautions qui confine au grotesque», a dénoncé mardi le quotidien français «Le Monde», qui a boycotté l’avant-première du film à Paris, jugeant «inacceptables» les conditions imposées par Disney à la presse. Alors que les médias peuvent habituellement visionner les films plusieurs semaines avant leur sortie, ils n’ont pu cette fois le faire que peu de temps avant. Les plus chanceux ont assisté lundi à une avant-première à Los Angeles. Précaution supplémentaire: pour accéder aux projections, il leur a été demandé de signer un accord de confidentialité par lequel ils s’engageaient à ne rien divulguer de l’intrigue du film avant mercredi 09h01. Et même à ne pas révéler les liens entre les personnages après la sortie du film. Les journalistes ont reçu l’horaire et le lieu de la projection la veille par SMS et ont dû présenter un code personnel à l’entrée de la salle. Un soin particulier a aussi été accordé par Disney au contenu des trois bandes annonces, distillées depuis des mois sur internet, et censées appâter le spectateur, sans trop en dire… Autre exigence de Disney, la parution du roman adapté de l’épisode VII, signé de l’écrivain américain Alan Dean Foster, a été retardée à début janvier pour laisser la priorité au film. Trop tard pour être au pied du sapin…