Thierry SOREL, Directeur de la Fiction de France 2
La rentrée 2015 (septembre-décembre) de la fiction française de France 2 est au plus haut depuis 8 ans. L’appétit renouvelé du public envers la fiction est réel. Les séries et les téléfilms voient leurs audiences progresser en dépit d’un contexte concurrentiel accru. Thierry SOREL, Directeur de la Fiction de France 2 revient sur les points majeurs de la saison à venir et nous explique les chantiers amorcés autour du redéploiement de la fiction.
MEDIA +
Quelle est la formule gagnante pour la fiction de France 2 ?
THIERRY SOREL
2015 est une année record qui a vu beaucoup de programmes fonctionner. C’est assez gratifiant car notre stratégie de montée en gamme porte ses fruits. Les textes dialogués sont du niveau des standards internationaux. Nous travaillons sur la diversité des genres et des projets. Entre «Accusés», «Disparue», «Les Témoins», «Dix pour cent», «Alex Hugo» ou «Les petits meurtres», ils ont touché un très large public. Depuis septembre, la fiction de France 2 enregistre en moyenne 4,5M de téléspectateurs soit 18,1% de pda.
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Est-ce la fin des fictions à l’image poussiéreuse et consensuelle ?
THIERRY SOREL
Totalement ! Il y a encore du travail, rien n’est jamais acquis. Il y a un réel engouement du public qui ne pensait pas regarder de la fiction française et qui a été surpris par de nouveaux univers, de nouveaux rythmes. Sur les séries policières, nous parvenons à proposer 10 épisodes par an de «Chérif», «Candice Renoir», «Caïn»,… C’est une cadence quasiment industrialisée. Nous avons choisi d’avoir des héros porte-étendard de nos polars.
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Que souhaite impulser Delphine Ernotte à la fiction de France 2 ?
THIERRY SOREL
L’initiative de la nouvelle présidence est de poursuivre le renouvellement et le redéploiement de la fiction sur la chaîne. On réfléchit donc à de nouvelles cases et à une réorganisation de nos soirées. Nous sommes en train de mettre en place toute une stratégie auprès de Vincent Meslet, Directeur exécutif de France 2 pour déployer la fiction en dehors du Prime. L’Access pourrait potentiellement nous intéresser.
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Quels sont les autres chantiers ?
THIERRY SOREL
Nous devons renforcer les séries attendues par les téléspectateurs. Cela sous-entend que nous en arrêterons certaines. C’est le cas de «Boulevard du Palais». Cette dernière a fonctionné durant plus de 15 ans. Des inédits seront d’ailleurs diffusés au cours des deux prochaines années. Par ailleurs, d’autres fictions s’arrêteront pour mieux se transformer. La collection «Les dames» qui s’appuie sur les romans d’Alexis Lecaye va être mise en stand-by pour mieux être retravaillée. On a bien conscience que nous n’allons pas révolutionner l’usage de la télévision. En revanche, nous ne devons pas laisser le public de moins de 50 ans en dehors de notre périmètre. Avec «Chefs», «Candice Renoir» ou «Dix pour cent», il se passe quelque chose. Nous faisons venir des jeunes adultes et un public plus féminin. Il est donc possible de modifier un peu la structure des audiences avec des propositions plus saillantes.
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Depuis le rachat de Newen par TF1, quel est l’avenir pour «Candice Renoir» et «Nina» ?
THIERRY SOREL
Je n’ai pas tous les éléments pour vous répondre. Mais nous souhaitons travailler autour des marques que nous avons lancées, notamment «Candice Renoir» et «Nina». Après, les négociations vont nous échapper. On se doute bien, à terme, dans les années à venir, que la relation de producteur-diffuseur avec Newen va forcément changer.
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Quelles séries souhaitez-vous faire fructifier ?
THIERRY SOREL
Nous travaillons sur la suite de «Chefs» avec Clovis Cornillac. Le tournage devrait débuter en début d’année. Nour réfléchissons également aux saisons 2 pour «Dix pour cent» et «Les Témoins». «Les hommes de l’ombre» saison 3 va clore la collection pour une diffusion en 2016. Pas de nouvelle saison pour «Disparue» et «Malaterra». Nous les avions pensées comme des séries feuilletonantes bouclées. Dorénavant, nous proposerons chaque année 2 nouvelles mini-séries bouclées avec des castings étonnants. «Accusés» revient en saison 2 et «Fait pas ci, fais pas ça» fera son retour avec une 8ème saison. Sur les formats courts, nous poursuivons l’année prochaine avec «Vestiaires» et «Parents mode d’emploi». Cette fiction reviendra en 26’ pour du Prime.
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Préparez-vous de nouveaux téléfilms événementiels ?
THIERRY SOREL
Nous aurons en début d’année : «Flic tout simplement» avec Mathilde Seigner et «Ne m’abandonne pas» avec entre autres Marc Lavoine et Sami Bouajila. Cet unitaire parlera de la tentation d’une jeune fille pour le djihad.
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Quel est le budget fiction pour l’année prochaine ?
THIERRY SOREL
Nous disposions cette année de 110 M€. Nous attendons à présent le budget de l’année prochaine. Sachant que notre ambition est de redéployer la fiction et d’en faire un peu plus, j’espère que cela va un peu augmenter. Des séries traditionnelles ont des budgets globaux à 800.000 € l’épisode tandis que d’autres séries plus haut de gamme sont autour d’1 M€ l’épisode (notamment parce qu’elles se vendent sur les marchés internationaux).
