Fabrice PUCHAULT, Directeur de l’Unité Documentaire de France 2

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«Sur France 2, le documentaire occupe une place particulière : celle de l’événement», tel est le message qu’a souhaité transmettre la chaîne dans le cadre du «Sunny Side of The Doc» de La Rochelle. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Fabrice PUCHAULT, Directeur de l’Unité Documentaire de France 2.

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«L’événement documentaire», un axe autour duquel France 2 capitalisera la saison prochaine ?

Fabrice PUCHAULT

France 2 est la chaîne de l’événement. Notre unité documentaire conduit ainsi une politique événementielle avec des films qui amènent à réfléchir au monde. Notre mission est de participer à une certaine forme de débat public dans le champ social. Parallèlement, France 2 est la chaîne du monde contemporain. La case «Infrarouge» est très révélatrice de cette volonté de regarder la France en face, de l’entendre dans sa diversité, à travers des regards d’auteurs. Notre souhait est de proposer des films qui amènent les téléspectateurs à modifier, même légèrement, leur point de vue.

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Quelles sont les priorités pour les documentaires de Prime sur France 2 ?

Fabrice PUCHAULT

Nous renforçons nos lignes éditoriales à travers la nature, l’histoire et la science. L’idée est de proposer de grands films animaliers qui peuvent entraîner d’importantes coproductions internationales. Prochainement en diffusion, «Planète Animale» (90’) de Mike Hunton, un film qui repousse les limites de notre vision de la nature. Nous aurons aussi un nouvel opus du «Plus beau pays du monde» (90’) ou encore «Human» (135’/3X52’) de Yann Arthus-Bertrand. Nous lançons également des documentaires en rapport avec de grands événements nationaux et internationaux. C’est pourquoi nous retrouverons à l’automne «Apocalypse Staline» (3X52’). L’ambition finale est de poursuivre notre démarche autour de films singuliers tel que «Le Dernier Gaulois» (90’), une tentative tout-à-fait inédite puisque nous racontons des histoires anciennes avec 60% du film tourné en animation.  

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Cela participe-t-il à une nouvelle forme d’écriture ?

Fabrice PUCHAULT

Nous le faisons sans cesse ! Nous travaillons avec tous les outils disponibles pour raconter au mieux nos histoires. Le travail du renouvellement de l’écriture documentaire est une démarche quotidienne. Après, on n’invente rien ! Nous conjuguons de façon contemporaine les écritures grâce à des outils cinématographiques qui participent  à la vision d’un film. 

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Ecrit-on aujourd’hui des documentaires de la même façon qu’il y a 5 ans ?

Fabrice PUCHAULT

J’ai deux réponses. D’une part, nous écrivons des documentaires comme nous le faisions déjà au temps de «Nanouk l’Esquimau» (1922). C’est un genre protéiforme qui a toujours intégré la fiction, le commentaire, l’animation. Le film de Chris Marker, «Lettre de Sibérie» (1957) est un bon exemple. Néanmoins, ce qui définit le documentaire, c’est le regard d’un auteur. Par conséquent, nous faisons des films différemment qu’il y a 5 ans.

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Les frontières entre documentaires et magazines se troublent-elles ?

Fabrice PUCHAULT

Oui bien sûr ! En revanche, ce n’est pas un mouvement que nous pourrions qualifier de global ni d’organique.