Le Conseil des ministres italien a commencé jeudi à examiner un projet ambitieux de réforme de la télévision publique visant à moderniser la RAI et à la soustraire au contrôle des partis politiques. Il devrait être adopté lors d’un prochain Conseil des ministres, a expliqué le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, lors d’une conférence de presse. «Nous pensons à la RAI comme une entreprise qui doit être une des plus grandes entreprises culturelles d’Europe», a-t-il expliqué en présentant ce projet. Pour cela le chef du gouvernement veut d’abord en réformer la gouvernance et préconise «une gestion managériale» de la télévision publique italienne qui serait calquée sur celle d’une grande entreprise. «Il faut un chef qui décide à la tête de la RAI, a indiqué M. Renzi, qui a nié vouloir ainsi mieux la contrôler. «Nous ne voulons pas mettre les mains sur la RAI, mais lui donner de l’oxygène», a-t-il assuré.Dans l’esprit de Matteo Renzi la RAI, libérée du carcan de la bureaucratie, pourrait devenir l’une des entreprises italiennes les plus innovantes en matière d’offre culturelle avec un conseil d’administration formé de sept membres. Trois membres de ce conseil d’administration seraient nommés par le Conseil des ministres sur proposition du ministre de l’économie, trois seraient élus par les deux chambres du Parlement – parmi lesquels le président – et enfin un représentant serait élu directement par le personnel de la Rai sur le modèle allemand du «mitbestimmung» (la cogestion). Les trois chaines de la télévision publique ne seraient plus définies par leur orientation politique mais par leur identité en terme de contenus. Rai1 deviendrait une chaine généraliste. Rai2, une chaine de l’innovation, et Rai3 une chaine culturelle, sans publicité. La dernière réforme de la télévision publique remonte à 1975, lorsque le controle de la RAI était passé aux mains du Parlement. Les mandats des actuels dirigeants de la RAI, dont celui de la présidente Anna Maria Tarentola (ex-Banque d’Italie) arrivent à échéance en mai.