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Quelle est la politique de fictions d’Endemol France ?
Jean-Benoît GILLIG
Avec mon équipe, nous avons rejoint le Groupe Endemol il y a maintenant 24 mois. Le label LEONIS a pour ambition de donner une vraie impulsion à la fiction à travers une ligne éditoriale qui se décompose en trois parties : 1) la création originale, 2) les formats et 3) les coproductions internationales.
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Lundi 26 janvier en Prime Time, TF1 diffusera «L’emprise» (90’). Pourquoi avoir proposé ce projet à la chaîne privée ?
Jean-Benoît GILLIG
Ces 15 dernières années, TF1 a toujours été la chaîne qui a su créer des rendez-vous avec le public français autour de grands sujets de société. Je peux vous citer «Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils» (2014) qui pose la difficile question de se faire justice soi-même. Le film a passionné 8 millions de téléspectateurs. Il y a eu aussi l’affaire Dominici (2003), «Dans la tête du tueur» (2005), «Marie Besnard, l’empoisonneuse» (2006), Marie Humbert (2007), etc. TF1 n’a pas hésité longtemps à lancer la pré-production de «L’emprise». Pour rappel, il s’agit de l’histoire d’une mère de quatre enfants qui se retrouve en mars 2012 dans le box des accusés pour le meurtre de son mari, un homme qui l’a battue et torturée pendant leurs dix-sept années de mariage. Le temps de développement de cette fiction a été important car il a fallu librement adapter cette histoire très spécifique, dans un univers qui l’est tout autant.
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Comment s’est articulé le travail de production sur «L’emprise» ?
Jean-Benoît GILLIG
J’entretiens une très bonne relation avec la maison d’édition Michel Lafon parce que j’avais produit il y a 3 ans l’adaption du livre «J’ai peur d’oublier» pour France 2 sur la thématique d’Alzheimer. En apprenant que le livre d’Alexandra Lange allait paraître, il était indispensable que nous traitions de la violence faite aux femmes, mais du double point de vue de l’histoire vécue et de la difficile balance de la justice. Nous avons donc acquis les droits du livre et tout naturellement nous l’avons proposé à l’auteur-réalisateur Claude-Michel Rome, rejoint par Catherine Ramberg. L’objectif a été d’universaliser le propos afin qu’il puisse s’adresser au plus grand nombre. A ce titre, nous avons fait des choix éditoriaux et artistiques. L’histoire réelle se passait dans un univers de gitans. Il était pour nous hors de questions de stigmatiser une communauté.
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Avez-vous d’autres projets avec TF1 ?
Jean-Benoît GILLIG
Oui, nous sommes en écriture d’une nouvelle série policière pour TF1 destinée à la case du jeudi noir, avec un binôme de personnages dont le leader est une femme. A l’écriture, Olivier Pouponneau, Bénédicte Charles et Jean-Marc Dobel.
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D’autres créations originales en vue ?
Jean-Benoît GILLIG
Nous travaillons actuellement sur l’adaptation en série de 52’ du livre «En bande organisée» avec son auteure, Flore Vasseur, et Andrew Banfield, l’un des scénaristes de la série «Versailles». Cette adaptation pose la question du pouvoir et des gens qui l’incarnent. Nous livrerons une version détaillée du projet d’ici la fin du mois à une chaîne.
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Avez-vous repéré de nouveaux formats de fictions ?
Jean-Benoît GILLIG
J’ai identifié deux formats remarquables. Le 1er, «Orpheus Project» (60X26’) produit par Endemol Israël pour la chaîne Hot. C’est l’un des plus gros succès de la saison. Nous l’adaptons actuellement en 52’ et nous discutons avec plusieurs diffuseurs. C’est une série médicale autour d’un groupe d’internes qui vont vivre l’expérience interdite, c’est-à-dire explorer la mort. Le 2ème format, «Eye Witness» (6X52’), repéré en Scandinavie, repose sur l’histoire de deux jeunes ados, témoins oculaires d’un terrible crime. Par des circonstances étranges, ils ne peuvent rien dire. De plus, la mère d’un des deux, est responsable de l’enquête. Ce projet est en développement avec Terence Films.
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Et la coproduction internationale ?
Jean-Benoît GILLIG
Nous y travaillons avec plusieurs producteurs en Allemagne, Hollande, Espagne, Italie et Angleterre. Parmi les plus récents, nous avons été approché par la société Ivan Films en Russie qui développe «Traquée» pour RUSSIA 1. Il s’agit d’un thriller de 8X52’ écrit par René Manzor sur un fugitif au féminin. Cette coproduction, pour laquelle nous serions coproducteurs minoritaires, est en cours de montage entre la France, la Russie et la Tchéquie.