Lundi dernier se déroulaient à la Maison de la Radio, les «Rencontres Radio 2.0». Afin de faire un debrief de la situation et des enjeux actuels autour de la radio en ligne, média+ s’est entretenu avec Xavier FILLIOL, Co-fondateur des «Rencontres Radio 2.0» et Directeur des Editions de l’Octet.
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Avec 350 professionnels présents lundi dernier sur les «Rencontres Radio 2.0», quels aspects stratégiques sont à retenir du colloque ?
Xavier FILLIOL
Il y a trois idées majeures que nous pouvons retenir. La radio est extrêmement vivante et protéiforme. Des puristes estiment que les nouvelles formes d’écoute «audio» ne sont pas de la radio. Or, c’est un secteur essentiel pour l’écosystème et les constructeurs. Il est important que la radio 2.0 puisse exposer la meilleure image d’elle-même. C’est un média dynamique, innovant que le public peut facilement adopter. Ensuite, d’un point de vue «business», la radio 2.0 est particulièrement consommée par les moins de 25 ans. Selon Kantar Media, c’est un vecteur de communication précis pour les campagnes. D’ailleurs, le taux d’engagement est toujours supérieur aux autres. L’ADN de la radio en ligne permet de savoir quelles sont les habitudes de l’auditeur. Il est donc possible de lui proposer un certain nombre d’éléments de fidélisation : intégration aux réseaux sociaux, votes, etc. Enfin, la 3ème idée est celle de la prescription musicale. La radio est le premier média dans ce domaine. Avec Internet, elle a perdu un peu cette posture. Une réflexion est donc en cours sur ce sujet puisqu’on ne peut pas isoler la machine de l’homme sur la prescription musicale.
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La radio 2.0 est-elle enfin prête à l’emploi ?
Xavier FILLIOL
Plusieurs défis sont encore à relever : celui des tablettes embarquées en voiture qui permettront de proposer de la radio 2.0. Nos concurrents sont des acteurs comme Facebook ou YouTube. A l’époque, le secteur automobile était la chasse gardée de la FM. Mais demain, le relais en voiture sera un axe stratégique pour le développement des radios Nouvelle Génération. Autre défi, celui de la radio vision. Ce n’est pas juste de la radio filmée, c’est également de l’incrustation d’infographies, d’infos visuelles, etc. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements.
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Les jeunes font-ils figure de pionniers sur la radio 2.0 ?
Xavier FILLIOL
Plus du quart (26,4%) des 13-24 ans ont écouté la radio sur un téléphone mobile, une tablette, un ordinateur, un téléviseur ou un baladeur numérique au cours de cette saison, selon Médiamétrie. Des acteurs comme Deezer et Spotify touchent une population plus large que les jeunes. D’ici quelques années, ils atteindront des niveaux d’écoute importants grâce à la nouvelle génération. Aux Etats-Unis, 1 américain sur 2 écoute la FM via le numérique.
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Quels sont justement les usages de la radio 2.0 aux Etats-Unis ?
Xavier FILLIOL
Les choses bougent. La radio 2.0 est un marché qui pèse 1 milliard de dollars si l’on cumule la FM en ligne, les plateformes de streaming, les Web Radios et les Smart Radios. Les plateformes sont de plus en plus sophistiquées et proposent des écoutes personnalisées aussi bien linéarisées que délinéarisées. Spotify a acquis par exemple «The Echo Nest», une société de développement d’algorithmes qui devrait permettre d’affiner la prescription musicale pour prolonger l’expérience client.
