Ronan AUTRET, Directeur des programmes de flux de Canal+

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A l’approche du 67ème Festival de Cannes, qui ouvre ses portes aujourd’hui, Canal+ a préparé comme à son habitude un dispositif qui mobilisera quelque 500 personnes pour un budget de 6 millions d’euros. Pour ce 21ème partenariat, le groupe mise sur «l’immersion» en promettant notamment une couverture numérique à 360°. Entretien avec Ronan AUTRET, Directeur des programmes de flux de Canal+.

MEDIA +

Comment avez-vous orchestré précisément vos programmes de flux  autour du Festival de Cannes ?

RONAN AUTRET

Le Festival de Cannes fait partie du biorythme de la chaîne. Près de 50 heures de programmes en clair seront produites par Canal+ durant l’événement. C’est un des marqueurs d’images importants pour nos programmes de flux et en particulier pour «Le Grand Journal». D’ailleurs l’émission, en plus de devoir se montrer experte, cinéphile, «insider» sans être excluante, doit également traiter l’aspect paillette et glamour attaché à l’événement. Ce n’est pas toujours évident de rendre le Festival de Cannes accessible au grand public car c’est assez éloigné des préoccupations quotidiennes des gens. Mais pour résumer, notre travail consiste à trouver le juste équilibre entre un traitement cinéphile sur une sélection de films que les gens n’ont pas vus, et un traitement propre aux happenings et aux divertissements.

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Au-delà du «Grand Journal», comment élaborez-vous le traitement éditorial du Festival de Cannes sur vos autres émissions ?

RONAN AUTRET

Nous prévoyons deux émissions spéciales du «Cercle» à l’occasion du Festival de Cannes. La 1ère est liée aux enjeux du palmarès et la 2ème aux commentaires des films. De Paris, nous traiterons du festival dans «La Nouvelle Edition» et dans «Le Before». Nous explorerons avec un regard jeune et différent, les sélections cannoises parallèles et le marché du film.

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En parlant du «Before», pourquoi l’audience n’est pas au rendez-vous? Le programme sera-t-il reconduit ? 

RONAN AUTRET

«Le Before» n’a jamais été un enjeu d’audience. Sur Canal+, nous avons besoin de nous réserver des espaces de créativité et de tests pour des cases un peu «laboratoires» dont on n’attend pas qu’elles fonctionnent à court terme. Sur «Le Before», nous sommes dans une logique de couveuse où nous protégeons nos talents pour les faire grandir et le cas échéant les faire évoluer sur l’antenne. C’est un luxe que l’on peut s’offrir et qui est indispensable pour la réussite du type de programmes d’infotaiment que nous proposons. Il faut du temps pour l’installer. Du coup, nous serons suffisamment indulgents pour reconduire l’émission l’année prochaine. Qualitativement, «le Before» a été bien accueilli. Le programme a contribué à révéler Thomas Thouroude.

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Quid du «Grand Journal» ?

RONAN AUTRET

Ce programme est non seulement statutaire mais il a réussi à s’établir à une bonne vitesse de croisière. Certes, il y a encore des progrès à faire et il y a toujours une marge de progression, mais Antoine de Caunes a parfaitement été repéré par nos téléspectateurs. C’est une bête de télévision. Il prend beaucoup de plaisir à présenter l’émission et nous en sommes très contents. Affaire à suivre…

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«Le Petit Journal» a-t-il pris son indépendance ?

RONAN AUTRET

«Le Petit Journal» est l’une de nos grandes fiertés. C’est une des créations TV de ces 20 dernières années. Elle est composée d’une équipe qui a inspiré beaucoup de monde et qui se renouvelle en permanence. L’émission continuera de décrypter avec malice les ficelles de la communication et de la société du spectacle, mais apportera aussi un regard générationnel sur l’actu.

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Un mot sur «Le Tube», l’émission média de Canal+ ?

RONAN AUTRET

«Le Tube» s’est tout de suite imposé. L’émission est très suivie par les relais d’opinions et globalement très appréciée. Parler de la télé à la télé n’est pas un exercice facile. Nous souhaitions réintroduire un regard bienveillant, malicieux et expert sur les médias. Nous aimons la télévision dans toutes ses dimensions.

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Avec un potentiel de 6 heures d’émissions en clair par jour, êtes-vous ouvert aux propositions des producteurs ?

RONAN AUTRET

Aujourd’hui, nous considérons qu’aucun genre télévisuel n’est interdit chez Canal+. Nous sommes à l’écoute de ce que l’on nous propose.