Le réseau social en ligne Facebook a dépassé les attentes haut la main au 1er trimestre, où ses recettes publicitaires ont continué de s’envoler en particulier dans le mobile. Il a annoncé mercredi un bénéfice net trimestriel presque triplé à 642 millions de dollars et un bénéfice par action dépassant de 10 cents la prévision moyenne des analystes, à 34 cents. Surtout, il enregistre un bond de 72% sur un an pour son c.a., à 2,50 milliards de dollars, et même de 82% pour ses seules recettes publicitaires où il évoque aussi une augmentation du prix payé par annonce.
«C’est notre plus forte croissance publicitaire en près de 3 ans», a souligné la directrice d’exploitation, Sheryl Sandberg, lors d’une téléconférence avec des analystes, y voyant la preuve du succès des produits mobiles du groupe. Sur les 2,27 milliards de dollars de recettes publicitaires encaissées au 1er trimestre, 59% provenaient d’accès mobiles au réseau, une part en constante augmentation (elle était de 53% au dernier trimestre 2013 et de 30% il y a un an). Facebook compte désormais plus d’un milliard d’utilisateurs mobiles, soit une grande majorité de ses membres dont le nombre et l’engagement continuent globalement d’augmenter. Facebook revendiquait fin mars 1,28 milliard d’utilisateurs mensuels, contre 1,23 milliard 3 mois plus tôt, et 62,7% d’entre eux se connectent tous les jours, là aussi une amélioration comparé au trimestre précédent où la part était de 61,5%. Le groupe ne relâche pas ses efforts dans le mobile, avec l’objectif de créer «un écosystème complet de différents moyens avec lesquels les gens veulent partager (des choses) avec différentes personnes», a expliqué Mark Zuckerberg. Cela passe entre autres par une multiplication d’applications mobiles, à différents stades de développement, a-t-il détaillé: celle du réseau Facebook lui-même, «le coeur de notre activité», centrée sur «des amis et des contenus publics»; puis celles de partage de photo Instagram ou de communication plus «privées» comme les messageries Messenger ou bientôt WhatsApp, pour laquelle Facebook vient de mettre 19 milliards de dollars sur la table, où la priorité reste pour l’instant d’augmenter la base d’utilisateurs avant de gagner de l’argent, même si le groupe commence doucement à insérer des publicités sur Instagram; et enfin de nouvelles applications moins mûres comme le journal en ligne «Paper» dévoilé fin janvier, et d’autres à venir. S’y ajoutent quelques «paris à long terme sur l’avenir», selon les mots de Mark Zuckerberg, comme l’acquisition à 2 milliards de dollars du spécialiste de la réalité virtuelle Oculus VR autorisée mardi par le gendarme américain de la concurrence (FTC).
Le directeur financier, David Ebersman, a prévenu que les taux de croissance dans la publicité allaient désormais ralentir, en raison de comparaisons sur un an moins favorables: le virage mobile de Facebook avait vraiment commencé à se faire sentir au 2ème trimestre 2013, avec la montée en puissance des pub intégrées au fil d’actualité des membres et donc visibles sur les petits écrans des smartphones. Mais Facebook entend compenser en continuant d’améliorer la qualité et la pertinence de ses publicités. Le réseau commence ainsi à publier des pub vidéo, qui n’auront «pas de contribution importante» aux résultats cette année mais présentent beaucoup de potentiel à long terme, selon Sheryl Sandberg. Les analystes y voient la source de milliards de dollars de recettes futures. Facebook cherche aussi à mieux personnaliser ses pub. Mme Sandberg n’a pas exclu d’utiliser à cet usage les informations récoltées avec certains services, comme celui présenté récemment utilisant la géolocalisation pour alerter les utilisateurs quand certains amis se trouvent à proximité.