La présidente de l’Hadopi, Marie-Françoise Marais, a plaidé pour le maintien d’une «autorité dédiée, spécialisée, avec des outils rénovés», jeudi, lors d’une table-ronde au Sénat sur la régulation dans le domaine des technologies de l’information. Le scénario de la poursuite des missions de son institution «mérite d’être observé», a-t-elle souligné en défendant la spécialisation de l’institution par opposition à une fusion entre le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi). Le transfert au CSA des actions anti-piratage de l’Hadopi pourrait être intégré au futur projet de loi sur la création, annoncé pour 2014. «Je crois sincèrement qu’une autorité dédiée, spécialisée, avec des outils rénovés, présenterait des caractéristiques essentielles pour mettre en oeuvre une action publique sur internet équilibrée», a-t-elle dit, estimant qu’il s’agitait de la «meilleure solution» à ses yeux. «Séparons bien les sujets. L’Hadopi n’est pas une porte d’entrée vers la régulation des contenus sur internet. L’argument de l’évolution des technologies justifie une évolution des compétences du CSA, il ne m’appartient pas d’en juger, mais il ne me semble pas pertinent pour justifier une fusion», a argumenté Marie-Françoise Marais. Pour illustrer ses propos, elle a évoqué une récente décision du CSA demandant aux chaînes françaises de ne pas diffuser avant 22 heures deux clips de Britney Spears et Miley Cyrus, aux contenus pouvant «choquer de nombreux téléspectateurs» alors que ceux-ci avaient été vus des centaines de millions de fois sur internet. «Si demain, le CSA héritait des missions de l’Hadopi, il n’aurait aucun moyen nouveau pour réguler les contenus audiovisuels sur internet et la question du clip vidéo resterait exactement posée de la même façon», a-t-elle détaillé.