France Télévisons a adopté jeudi un plan d’austérité sur trois ans qui reflète une période noire: subvention publique et recettes publicitaires en baisse, échecs d’audience retentissants, valse des dirigeants, plan de départs contesté, grève en vue, surveillance renforcée par le CSA et le gouvernement. Pour ajuster sa stratégie à des ressources en baisse, le conseil d’administration du groupe audiovisuel public a adopté jeudi l’avenant à son Contrat d’objectifs et de moyens (COM), autrement dit un programme budgétaire et des objectifs remaniés pour 2013-2015, par rapport au COM de 2011. Ce plan, déjà examiné par le Parlement et le CSA, prévoit de lourdes pertes en 2013 et 2014 puis un retour à l’équilibre en 2015. Par rapport à l’ancien COM, les ressources sont prévues en nette baisse: la dotation publique, d’environ 2,5 milliards d’euros par an, est prévue en baisse de 420 millions sur 2013-2015 et les recettes publicitaires amoindries de 390 millions sur trois ans, selon le détail des chiffres dévoilé dans la presse. Pour y faire face, le nouveau COM prévoit notamment une diminution des dépenses dans le sport et les oeuvres audiovisuelles (fictions et documentaires), pour lesquelles le groupe dépensera 400 millions par an au lieu de 420 millions en 2012. Les réductions d’effectifs sont aussi au coeur des économies recherchées : le groupe vise 9.750 emplois équivalent temps-plein pour 2015, 650 de moins qu’en 2012. France Télévisions prévoit également une redéfinition de France 4, qui deviendra une chaîne mixte avec des programmes jeunesse et des «nouvelles écritures», sans oublier la fusion en cours des rédactions de France 2 et de France 3. Pour tenir compte des remarques du CSA, France Télévisions a relevé son objectif de programmes culturels en prime time par jour, qui passe de 365 à 450 par an. Le groupe, critiqué pour sa direction exclusivement masculine, veut aussi atteindre 30% d’expertes dans les JT et les magazines d’infos et de débat contre environ 20% actuellement. France Télévisions a expliqué dans un communiqué que «l’avenant au COM conforte les missions fondamentales du service public, dans un contexte budgétaire fortement contraint».