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Beaucoup reste encore à faire quant à la représentation de la diversité à la télévision. Êtes-vous déçue par les résultats de ce baromètre de la diversité TV ?
Mémona HINTERMANN-AFFEJEE
Déçue ? Le mot est faible. Je suis effarée de voir qu’en France la part des individus perçus comme «non blancs» à la télévision (12% en 2012 vs 15% en 2011) est si faible. Qu’attendons-nous pour que cela change ? Des émeutes en banlieue ? Cette fois, elles risquent d’être beaucoup plus violentes car aujourd’hui le miroir «télévision/radio» traduit la place des individus dans notre pays. Or, la diversité n’y est pas représentée. Les résultats sont également peu satisfaisants concernant la diversité socioprofessionnelle: les CSP+ restent très largement les plus présents à la télévision (75% en 2012 contre 81% en 2011).
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Le CSA peut-il contraindre les chaînes à davantage de diversité sur les antennes ?
Mémona HINTERMANN-AFFEJEE
Le CSA aimerait convaincre les chaînes qu’il est dans leur intérêt d’œuvrer en faveur de la diversité. Cela concerne notamment la diversité des origines, des catégories socioprofessionnelles, du handicap, des âges,… Si les diffuseurs ne nous entendent pas, nous allons crier sur les toits, sonner le tocsin, demander à nos amis journalistes de nous aider. Les chaînes seront obligées de changer.
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Les diffuseurs ne semblent guère motivés à l’idée de changer les choses…
Mémona HINTERMANN-AFFEJEE
Les émissions reflétant les richesses de la France font de l’audience. Si les diffuseurs proposent des programmes de télévision autour de cette diversité, je suis convaincue que les téléspectateurs répondront présents. Après, les chaînes pensent peut-être que la mise en avant de la diversité peut soulever des problèmes d’ordre politique…
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Comment le CSA a-t-il constitué son plan d’action en 2013 ?
Mémona HINTERMANN-AFFEJEE
Parmi les éléments du plan d’action, nous demanderons aux chaînes de réaliser un spot pour le 14 juillet afin de promouvoir la diversité des visages, des parcours et des talents autour du slogan «Nous sommes la France». Nous allons également entreprendre un travail quotidien avec les diffuseurs. Ensuite, nous travaillerons sur le champ de la lutte contre l’homophobie dans l’audiovisuel, dans le prolongement des nouvelles lois appliquées en France. Enfin, nous mènerons une réflexion sur la représentation de la diversité des âges et des apparences physiques dans les programmes. Nous ferons en sorte que les individus plus âgés et ceux aux profils plus atypiques soient représentés.
