Décision en septembre dans le procès de Laure Adler contre un auditeur de France Culture

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    Le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision le 7 septembre dans le procès intenté par l’ex-directrice de France Culture, Laure Adler, à un auditeur, Antoine Lubrina, animateur d’une association de défense de cette radio, à qui elle reprochait un dessin injurieux. En mai/juin 2005, M. Lubrina, président du «Rassemblement des auditeurs contre la casse de France Culture» (RACCFC), avait diffusé un dessin pour dénoncer la politique éditoriale de l’ancienne directrice de la radio. Cette caricature représentait plusieurs Laure Adler manifestant devant la maison de la radio avec des pancartes, portant des slogans comme «vive le Medef», «non aux fictions, aux émissions élaborées» et «vivre et penser comme des porcs». C’est cette dernière expression que Mme Adler a jugé injurieuse envers elle et qui l’a conduite à poursuivre M. Lubrina. Selon ce dernier, le slogan reproché n’avait absolument pas pour objectif d’insulter Mme Adler mais faisait référence au titre d’un ouvrage écrit par le philosophe Gilles Châtelet sur la société de consommation. Devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel, présidée par Philippe Jean-Draeher, le procureur Alexandre Aubert a estimé que le jugement devrait s’interroger sur l’intentionnalité du prévenu. Si le tribunal estime que M. Lubrina n’a utilisé l’expression «vivre et penser comme des porcs» que dans le cadre d’une référence à un débat sur la culture et la société de consommation, il peut bénéficier d’une relaxe, a-t-il considéré en substance. S’il choisit de ne pas tenir compte de cet argument, une condamnation est envisageable, a-t-il ajouté.