Benoît LOUVET, DGA en charge des acquisitions et du négoce des droits audiovisuels du groupe TF1

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Structure transversale au sein du Groupe TF1, le département «Acquisition et Négociation» s’inscrit au cœur de la stratégie du groupe. Comment fonctionne aujourd’hui votre service ?

BENOÎT LOUVET

Depuis le rachat de TMC et NT1 par le Groupe TF1 il y a bientôt deux ans, nous avons créé une structure transversale, en charge des acquisitions pour toutes les antennes. Notre volonté ? Proposer aux producteurs et distributeurs un interlocuteur unique au sein du Groupe TF1 qui puisse représenter toutes les chaînes. L’ambition était de faire circuler au mieux les programmes au sein des différentes antennes du groupe afin d’optimiser nos acquisitions et d’offrir la meilleure exposition aux programmes. En 2010, nous réalisions des achats de stock (films, téléfilms, séries) auprès des studios américains et des producteurs français. L’année dernière, nous avons étendu le service aux programmes de flux avec une équipe en charge des acquisitions. Et depuis six mois, notre département s’occupe aussi de la fiction française. En couvrant dorénavant toutes les acquisitions de programmes (à l’exception du sport et de l’information), nous pouvons négocier tout type de  droits, pour tous les écrans. Nous possédons à ce jour un système abouti avec d’un côté Jean-François Lancelier qui pilote les antennes et coordonne la programmation de l’ensemble des chaînes. Et de mon côté, je lui fournis les programmes qu’il demande.

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Face à l’expansion du nombre de chaînes de télévision, les majors exercent-elles une pression sur le tarif de leurs catalogues ?

BENOÎT LOUVET

Face à la multiplication des chaînes et à l’augmentation de la demande, il y a mécaniquement la possibilité d’une pression sur la hausse des prix. A l’inverse, en raison de la crise publicitaire, il y a également une pression à la baisse sur le prix des programmes. Dans ce contexte, notre objectif est de nous donner les moyens de continuer à acheter les meilleurs programmes en faisant en sorte que les prix unitaires soient alignés à la nouvelle donne économique.

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Dans un marché hyper-concurrentiel, comment le Groupe TF1 réussit-il à conserver sa pôle-position dans ses relations entre majors et détenteurs de droits ?

BENOÎT LOUVET

Le Groupe TF1 possède aujourd’hui 4 chaînes (TF1, TMC, NT1 et prochainement HD1), ce qui nous permet d’avoir un potentiel de diffusion et d’acquisition. Nous sommes le premier acheteur de droits en France, et cela nous permet d’entretenir de bonnes relations avec tous les studios. Au-delà des «volumes deal» que nous négocions avec certaines majors telles que Sony, Warner et Universal, nous avons des relations courantes avec Disney («Esprit Criminel» et «Grey’sAnatomy»), CBS («Les Experts», «Dexter») ou encore Fox.

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En matière d’acquisitions de formats, qu’est-ce qui détermine vos actes d’achats ?

BENOÎT LOUVET

Aujourd’hui nous travaillons avec tous les producteurs de flux : parmi eux Endemol France, Coyote, ALP, FremantleMedia, Shine France, La Conceptaria, ITV Studios et bien sûr TF1 Production. Nous avons ainsi diversifié nos approvisionnements. Nous sommes dans une logique d’achat à l’émission. Dans cette optique, nos équipes artistiques doivent être très réactives.

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Lorsque deux diffuseurs sont en concurrence sur un même format, quelle est la meilleure manière de tirer son épingle dujeu ?

BENOÎT LOUVET

Le prix est un facteur important, tout comme la réactivité d’un diffuseur. Cela démontre notre motivation vis-à-vis du programme. Nous devons donner envie aux producteurs de travailler avec nous. A cet égard, la capacité de TF1 à offrir une exposition incomparable à leurs programmes est un atout formidable auprès de nos partenaires.

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Comment s’opèrent les négociations sur les coproductions internationales ?

BENOÎT LOUVET

Lorsque nous coproduisons des séries internationales, nous sommes très souvent à l’initiative de ces projets et faisons le maximum pour acquérir les meilleures productions. Parmi les productions à venir : «Jo», «CrossingLines» et le développement de la série «Taxi».