M6 : «Enquête exclusive» sur les ruses des trafiquants pour importer leurs armes dans l’UE

Acheter une kalachnikov pour 500 euros à Sarajevo, la mettre dans un sac de sport, dans la soute d’un bus et 28 heures plus tard arriver à Paris : «presque un jeu d’enfant», démontre une journaliste française. Pour un reportage diffusé dimanche soir à 22h45 dans «Enquête Exclusive» sur M6, Amandine Chambelland de l’agence de presse Ligne de Mire a remonté l’une des filières qui alimente en armes de guerre, depuis la fin du conflit en ex-Yougoslavie, le grand banditisme et les réseaux de trafiquants de drogue en France. Dans les réserves du laboratoire balistique de la préfecture de police à Paris, un stock de 4.500 armes. Depuis 10 ans, la plupart des armes saisies proviennent des Balkans. L’enquête d’Amandine l’a menée dans la capitale bosniaque, Sarajevo, où un trafiquant cagoulé, répondant au prénom de Dragan, lui propose dans le salon d’une maison des kalachnikovs, revolvers, pistolets, des grenades ou même un lance-roquettes. Tarifs : 400 euros la kalach’, 500 euros le lance-roquettes, 50 euros la grenade. «Si tu en prends cent, c’est 20 euros pièce», dit-il. «Cela part en Allemagne, en Belgique, pas mal d’acheteurs viennent de France». «Si tu veux être sûre à 99,9% de passer en France, il faut prendre le bus», assure Dragan. C’est ce qu’Amandine Chambelland et son cameraman feront. L’arme est dans le double-fond d’un simple sac de sport. Départ du centre de Sarajevo, 1.800 km, 28 heures de bus en direction de la capitale française. Croatie, Slovénie (entrée dans l’UE), Autriche, Allemagne, France. Deux contrôles de passeports, pas une fois la soute à bagages n’est ouverte. Au petit matin, arrivée à Paris, où la valeur de revente de la kalachnikov est de 2.500 euros. «Nous l’avons remise à la police».