TNT : certaines chaînes sont millionnaires en téléspectateurs

Six ans après le lancement de la TNT, certaines chaînes semblent avoir trouvé la panacée pour devenir millionnaires en téléspectateurs: diffuser des films de cinéma et des magazines. Dépasser le million de téléspectateurs en début de soirée devient une habitude pour les chaînes généralistes comme TMC (groupe TF1), W9 (M6), NRJ 12, Gulli (Lagardère Active) et France 4 (France TV). Lundi, plus de 1,4 million de personnes ont regardé sur TMC le film «Le flic de Beverly Hill 3» et un million «Arsène Lupin» sur W9, selon les données de Médiamétrie. La semaine dernière, 4 chaînes de la TNT avaient dépassé le même jour, mardi, le million de téléspectateurs en 1ère partie de soirée : W9, avec «Enquêtes criminelles: le magazine des faits divers», TMC avec l’émission «90’ enquêtes», France 4 avec le film «Anthony Zimmer» et Gulli avec le film «La Course au jouet». En février, TMC a même passé le cap des deux millions, avec le culte «Dirty dancing». De quoi inquiéter un peu plus les chaînes dites historiques TF1, France 2, France 3, Arte et M6, à qui les 10 chaînes de la TNT taillent des croupières depuis leur lancement en 2005. En 2011, la TNT représentaient 23% de pda et les historiques 65%, le reste allant aux chaînes payantes. Il y a 2 ans, elles n’avaient que 15,2% de pda et en 2006 2,7%, selon Médiamétrie. «Il y a un engouement pour les nouvelles chaînes. Avant, nous avions une paysage audiovisuel pauvre au regard de nos confrères en Europe», dit Gérald-Brice Viret, directeur délégué Pôle Télévision de NRJ 12. Cette chaîne a dépassé le cap du million en 2010 et réitéré cette performance «une trentaine de fois depuis». Son record: 1,5 million de téléspectateurs en avril pour «Aussi profond que l’océan», un mélodrame avec Michelle Pfeiffer. «Les chaînes de la TNT qui dépassent facilement le million fournissent un catalogue de films dans la même logique que la vidéo à la demande, sauf que c’est gratuit. L’offre de chaque chaîne est différente et vise un public différent, en fonction de l’âge, du niveau social», analyse François Jost, professeur des sciences de l’information et de la communication à Sorbonne Nouvelle.  Selon lui, elles passeraient un nouveau cap en terme d’audiences en diffusant leurs films à 20h00 et non à 20h45.