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Rappelez-nous la vocation et l’objectif de ce prix du producteur de télévision ?
Dominique BARNEAUD
L’objectif de ce prix est de mettre en avant le métier de producteur de télévision. Ce dernier a une activité centrale dans tous les processus de la création audiovisuelle, à la fois en termes d’initiatives, de prises de risques et d’accompagnement des auteurs. Notre vocation est de récompenser les producteurs à travers leurs parcours et leurs succès. Pour cela, trois prix seront remis pour récompenser le professionnalisme d’une société de production dans chacune des catégories Animation, Documentaire et Fiction. Lors de cette même soirée, seront également remis les Prix Export de TV France International.
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Dans un contexte de multiplication des écrans et des modes de diffusion, comment le métier de producteur de télévision évolue-t-il à notre époque ?
Dominique BARNEAUD
La diversification des modes de diffusion est une réalité déjà largement prise en compte dans notre métier. La question centrale est celle du financement des contenus sur tous les écrans. A ce jour, il n’existe pas encore d’économie sur les contenus qui migrent sur les autres supports que celui de la télévision. Sur les nouveaux écrans (tablettes, mobiles, web) le financement du remontage, de la réécriture et des productions spécifiques n’est pas pris en compte. Les producteurs doivent appréhender tous les supports y compris les réseaux sociaux qui apportent de la notoriété aux programmes de télévision.
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Le CSA a lancé un nouvel appel d’offre pour six nouvelles chaînes de la TNT. Est-ce une bonne chose de multiplier les opportunités pour les producteurs, au risque de renforcer la concurrence entre les chaînes ?
Dominique BARNEAUD
Si nous tirons les enseignements de l’arrivée des premières chaînes de la TNT gratuite, elles ont fragmenté l’audience du paysage audiovisuel français, sans qu’il y ait eu de compléments de financements. Les chaînes historiques sont celles qui investissent le plus. Selon les données du CNC pour 2010, TF1, France Télévisions, M6, Canal+ et Arte représentent toujours à elles seules plus de 80% des investissements des diffuseurs français dans l’animation, près de 90% dans le documentaire et 98% dans la fiction. Le problème des chaînes de la TNT est qu’elles misent particulièrement sur des programmes de stock et donc des rediffusions. Ces chaînes ont des coûts de fonctionnement élevés mais au final, peu d’argent est investi dans le renouvellement de la création originale. Il nous faudrait en France des acteurs de la TNT beaucoup plus riches. Malheureusement, le marché publicitaire n’est pas extensible !
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