Venezuela: Globovision condamnée à une amende

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L’Etat vénézuélien a condamné mardi la télévision privée Globovision à une amende de plus de 2 millions de dollars (1,5 million d’euros) pour sa couverture d’une mutinerie dans une prison qui avait fait 30 morts, en juin, la chaîne indiquant qu’elle allait faire appel. Les autorités ont critiqué «la haine et l’intolérance politique» dont aurait fait preuve la chaîne de télévision, qui a de son côté jugé que l’amende était «impossible à payer». «Nous condamnons le prestataire de service Globovision à une amende qui atteint 7,5% de ses revenus bruts enregistrés sur l’exercice fiscal 2010, cette amende s’élevant à 9.300.000 bolivares (2,162 millions de dollars)», a indiqué le président du directoire de l’autorité de régulation des télécommunications (Conatel), Pedro Maldonado. M. Maldonado a ajouté que la décision avait été prise après qu’il eut été démontré que la couverture de la mutinerie qui avait fait 30 morts dans la prison de Rodeo, par la chaîne – très critique envers le président Hugo Chavez – avait fait «l’apologie du délit» et «provoqué des troubles à l’ordre public». «Nous sanctionnons le comportement éditorial et la façon dont l’information a été traitée», a poursuivi le responsable, précisant qu’il s’agissait d’une sanction économique qui n’impliquait pas de suspension des émissions. La vice-présidente exécutive de Globovision, Maria Fernanda Flores, a réagi en estimant que l’amende était «impossible à payer» et «conduirait à la faillite de la chaîne». «Nous allons faire appel devant l’instance supérieure, car nous respectons la loi», a ajouté Mme Flores, qui a jugé que la sanction allait à l’encontre de la liberté d’expression et par conséquent, des droits de l’Homme.La décision fait suite à la mutinerie de centaines de détenus dans la prison El Rodeo près de Caracas, qui a fait 30 morts en juin.