Tunisie : le porte-parole de l’Intérieur remplacé par un policier

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Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a démissionné, dénonçant «un climat peu ouvert», et a été remplacé par un haut responsable policier, a-t-il indiqué lundi. Responsable de la communication au ministère depuis le 2 février dernier, Néji Ziiri a présenté sa démission samedi, qui a été rapidement acceptée par le ministre de l’Intérieur Habib Essid. «Les causes sont purement professionnelles, explique-t-il. Après la révolution j’ai voulu travailler dans un climat médiatique libre et transparent, et j’ai tout fait pour passer l’information aux journalistes mais j’ai constaté que la marge de liberté reste encore bien limitée, donc j’ai démissionné». M. Ziiri, qui avait assumé la même tâche durant huit ans au ministère de la Justice (2002-2010) a été remplacé par Mohamed Hichem Moueddeb, un haut responsable des forces de l’ordre. M. Ziiri avait été désigné au ministère de l’Intérieur par son ancien ministre Farhat Rajhi. Ce dernier avait provoqué un vif émoi dans le pays en dénonçant la préparation d’un «coup d’Etat militaire» en cas de victoire des islamistes aux élections devant désigner une Assemblée constituante. Les journalistes tunisiens se plaignent toujours d’un verrouillage médiatique et d’une difficulté à l’accès à l’information auprès des ministères, même après la révolution de 14 janvier qui a chassé le président Ben Ali du pouvoir.