L. SAURIN (France Télévisions) : «Nous avons économisé plus de 600T équivalents CO2 sur le relais de la flamme»

Engagé vers une meilleure transition écologique, France Télévisions a placé l’éco-production au cœur de ses objectifs. L’occasion pour media+ d’évoquer la feuille de route de l’entreprise publique avec Livia SAURIN, Secrétaire générale adjointe de France Télévisions.

MEDIA +
Que représente le label Écoprod pour France Télévisions ?
LIVIA SAURIN

France Télévisions est membre fondateur du collectif Écoprod, qui travaille aux moyens de réduire l’impact environnemental de la production audiovisuelle. À ce jour, «Un si grand soleil», que nous produisons via notre filiale de production France Télévisions Studio, est le seul feuilleton quotidien à être labellisé Écoprod 2 étoiles Argent. On vise une troisième étoile en 2025. Notons aussi, grâce à l’engagement des producteurs concernés et de nos moyens internes de fabrication, la labélisation de notre série «Alex Hugo», l’unitaire «À l’instinct» ou encore nos jeux «100% logique» et «Le jeu des 1.000 euros». Peu de jeux et de divertissements sont labélisés, c’est très exigeant. Nous souhaitons embarquer l’ensemble du secteur de la production dans cette démarche.

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Quels sont les leviers mis en place pour éco-produire un programme comme «Un si grand soleil» ?
LIVIA SAURIN

Notre feuilleton «Un si grand soleil» est une belle vitrine de nos actions en éco-production. 250 salariés au quotidien, 2 à 4 équipes de tournage par jour, 800 jours de tournages annuels … éco-produire un tel programme tient de la prouesse ! Via nos studios à Vendargues, nous avons mis en place un écosystème vertueux : une menuiserie sur place pour les décors, une optimisation des consommations énergétiques, des déchets et des déplacements… Notons aussi que de nombreuses scènes d’extérieur ne sont pas tournées en décor naturel mais à l’intérieur, à l’aide d’écrans LED hyper réalistes. Moins de transports et des paysages naturels protégés, c’est un engagement fort.

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Comment se place la transition écologique dans vos programmes d’information ?
LIVIA SAURIN

Pour mieux parler du dérèglement climatique, France Télévisions a innové en lançant un «Journal Météo Climat». Avec ce rendez-vous, l’objectif est de remettre les températures et le temps qu’il fait en bas de chez nous dans le contexte plus large du changement climatique. Dans la même ligne, «Météo à la carte» a également évolué et fait intervenir régulièrement des experts reconnus dans les domaines de l’environnement et du climat. Enfin, nous avons multiplié par trois en cinq ans le nombre de sujets liés à l’environnement dans nos JT.

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Le relais de la flamme olympique a-t-il été un événement énergivore?
LIVIA SAURIN

Ça a été un véritable défi que nous avons relevé ! Pour France Télévisions, il était primordial de suivre cet événement fédérateur, tout en trouvant des moyens d’en limiter l’empreinte carbone. Nous avons utilisé un dispositif innovant : une antenne 5G installée dans une voiture derrière les relayeurs jouait le rôle de «bulle 5G mobile» et envoyait le signal via un satellite directement dans un cloud. Ce signal nous permettait ainsi de réceptionner les différentes images. Plus besoin d’avions pour relayer le signal ni de car-régies. Utiliser cette technologie pour couvrir un tel événement était une première mondiale ! Avec ce dispositif, nous avons économisé plus de 600 tonnes équivalent CO2 sur le relais de la flamme. C’est colossal ! Nous allons évidemment poursuivre dans cette dynamique en expérimentant cette solution sur le Tour de France notamment.

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En interne, quelles sont les actions pour mobiliser les équipes ?
LIVIA SAURIN

Vous l’aurez compris, nous devons embarquer tout l’écosystème. Chacun doit se sentir impliqué dans ce projet. Nous allons donc lancer, dans les prochaines semaines, une grande consultation à destination de l’ensemble du personnel. Chacun pourra ainsi être force de propositions pour travailler à l’élaboration de notre plan d’action pour diminuer notre empreinte carbone. L’idée est de récolter ces propositions au printemps ou à l’été, pour qu’elles viennent nourrir les réflexions sur notre futur plan de transition écologique qui sera dévoilé dans le courant de l’année.