Dans un contexte de mutation rapide des marchés audiovisuels et cinématographiques, Catherine Bernard, Directrice générale adjointe de France tv distribution, revient sur les dernières acquisitions stratégiques, les enjeux de l’exportation internationale et les ambitions innovantes de la filiale du groupe public.
MEDIA +
Quelles sont les acquisitions les plus marquantes que France tv distribution a réalisées récemment, et comment s’inscrivent-elles dans votre stratégie globale ?
CATHERINE BERNARD
France tv distribution se porte très bien. Nous sommes portés par certains marchés dynamiques, notamment celui du cinéma. Ce secteur constitue un axe stratégique prioritaire pour nous. Aujourd’hui, nous bénéficions d’équipes expertes et passionnées, dont le travail porte ses fruits. Nous avons présenté un magnifique line-up aux derniers RDV d’Unifrance. Parmi nos acquisitions récentes, on trouve «L’étrangère», «Louise» et «La Guerre des Prix». Et ce n’est que le début : de nouvelles annonces seront faites très prochainement. Ce qui nous enthousiasme particulièrement, c’est de porter des films forts. D’ici peu, ce ne sont pas moins de sept à huit nouveaux films qui viendront enrichir notre offre, renforçant ainsi notre position dans le paysage cinématographique.
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Et en fiction ?
CATHERINE BERNARD
En fiction, nous avons également réalisé de très belles acquisitions. Nous développons et portons à l’international les propriétés intellectuelles développées par France Télévisions, à l’image de la franchise «Meurtres à…», qui rencontre un succès remarquable à l’international. Je tiens à souligner le travail exceptionnel de nos équipes, qui ont su élaborer un marketing spécifique autour de ces programmes, nous permettant de les diffuser largement à travers le monde. Par ailleurs, notre line-up s’enrichit avec des séries prometteuses comme «Zorro», «Rivages» et «La rebelle: Les aventures de la jeune George Sand», qui illustrent la diversité et la richesse de notre offre.
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Pouvez-vous nous donner des exemples de séries émergentes ?
CATHERINE BERNARD
Bien sûr ! Parmi nos récentes annonces, «La Colo» se distingue particulièrement : une série jeunesse produite par 2P2L et MYFANTASY qui rencontre un bel engouement. Nous avons également «Bistronomia», produite par CG Cinéma, qui plonge dans l’univers fascinant de la bistronomie française. Cette série offre une perspective originale et démontre notre capacité à diversifier notre catalogue pour explorer de nouveaux territoires narratifs.
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Vous avez mentionné la création de la cellule Global IP. Quelles sont ses ambitions ?
CATHERINE BERNARD
Global IP est une cellule stratégique que nous avons créée pour développer et vendre des formats à l’international. Par exemple, «Dix pour cent» est aujourd’hui adapté dans une quinzaine de territoires. Nous avons également optionné des formats comme «Astrid et Raphaëlle», «Vortex» ou encore «Derby Girl». Ce succès repose sur notre expertise en marketing, en contrats et en gestion des livraisons de matériels.
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Quels sont les principaux enjeux pour France tv distribution en 2025 ?
CATHERINE BERNARD
Nos enjeux de distribution se concentrent autour de trois axes : le cinéma, les documentaires et la fiction. En cinéma, notre line-up se distingue par des histoires fortes, souvent centrées sur des femmes. En documentaire, nous avons remporté le Prix Unifrance de l’export audiovisuel 2024 avec «Tour Eiffel, le rêve d’un visionnaire». Nous avons aussi des projets ambitieux sur Pompéi, Delphes ou encore les Grandes Plaines d’Amérique. En fiction, nous sommes identifiés comme les «rois du light crime», avec des titres comme «Capitaine Marlea», «Astrid et Raphaëlle» ou «Alex Hugo» et «Les Petits Meurtres». Nous avons développé avec un marketing qui s’inspire du cinéma. Cette approche permet d’accompagner nos programmes avec une stratégie de communication renforcée. Nous travaillons également à trouver des préfinancements à l’international pour soutenir la création de contenu public.
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Avec l’évolution des usages numériques, comment adaptez-vous votre offre de distribution ?
CATHERINE BERNARD
Nous adaptons notre stratégie pour répondre aux besoins des plateformes et des diffuseurs. Cela passe par une orchestration intelligente des diffusions entre le linéaire, l’AVOD, la SVOD et la TVOD. En 2023, nous avons notamment créé une clipping factory, un département spécialisé dans l’éditorialisation des IP sur les réseaux sociaux (YouTube, Facebook et Snapshat). Ce travail permet de prolonger la vie des programmes et de générer des revenus supplémentaires pour les producteurs et diffuseurs.
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Envisagez-vous d’intégrer des innovations technologiques pour enrichir votre modèle de distribution ?
CATHERINE BERNARD
Absolument ! Nous utilisons déjà des outils d’intelligence artificielle et prévoyons d’aller plus loin. Ces outils sont intégrés dans nos processus de distribution, marketing et communication pour optimiser notre efficacité. Tout cela est fait dans le respect des normes et des chartes éthiques mises en place par le groupe.
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Et pour conclure ?
CATHERINE BERNARD
Je voudrais mentionner le développement de notre agence de marketing dédiée aux licences de marques, SOCCO. Nous coordonnons le plan marketing de licences jeunesse, comme «Peppa Pig», en collaboration avec les réseaux de retail. Nous sommes en pleine expansion et prévoyons de continuer à développer nos compétences et à valoriser les créations françaises à l’échelle internationale.