Turquie: la nouvelle loi et la censure d’Internet, risques pour les médias

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La récente modification de la loi sur les médias et la censure d’Internet qui doit bientôt entrer en vigueur en Turquie risquent de restreindre la liberté d’expression et l’accès à l’information dans ce pays, a mis en garde l’OSCE mardi. D’après une décision du 2 mai de la Cour constitutionnelle, des poursuites pourront être engagées contre des journalistes plusieurs années après publication de leurs articles, alors que la loi prévoyait auparavant un délai de deux mois pour un quotidien et de quatre mois pour tout autre support écrit, rapporte l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe dans un communiqué. «Si cela reste ainsi, cette décision signifie que les journalistes qui expriment un point de vue critique travailleront sous la menace permanente de poursuites en justice», a dénoncé la représentante pour la liberté des médias de l’OSCE, Dunja Mijatovic, citée dans le communiqué. Mme Mijatovic a adressé une lettre au ministre des Affaires étrangères turc Ahmet Davutoglu pour lui faire part de ses inquiétudes à ce sujet. Elle a d’autre part évoqué le projet du gouvernement turc d’introduire un filtrage obligatoire des contenus Internet pour tous les utilisateurs en Turquie. «Cette mesure limiterait le droit des individus à accéder à l’information», a souligné Mme Mijatovic. «Les utilisateurs d’internet doivent pouvoir décider librement d’utiliser des filtres pour le contenu. Si elle entrait en vigueur, cette mesure contreviendrait aux règles internationales et de l’OSCE en matière d’accès à l’information», a-t-elle mis en garde.