Les podcasts de LCP-Assemblée nationale sont désormais disponibles sur l’application Radio France. LCP devient ainsi le 10ème média public à faire confiance à Radio France pour héberger ses podcasts sur son application. Quelle logique derrière cela ? Réponse avec Emmanuel KESSLER, Président Directeur Général de LCP-Assemblée nationale.
MEDIA +
Quelles ambitions principales motivent cette collaboration avec Radio France pour LCP ?
EMMANUEL KESSLER
Notre stratégie vise à élargir la distribution des contenus de LCP pour répondre aux nouveaux usages des audiences et atteindre de nouveaux publics. Lorsque j’ai pris la direction de la chaîne, j’ai identifié l’opportunité de collaborer avec France Télévisions pour intégrer nos programmes sur la plateforme france.tv. Nous avons donc initié des discussions avec Delphine Ernotte, en coordination avec Public Sénat. Nos 2 chaînes seront donc disponibles sur france.tv début 2025, au cours du 1er trimestre. Par ailleurs, j’ai rencontré très rapidement aussi la présidente de Radio France, Sibyle Veil. Elle s’est montrée très ouverte – et je l’en remercie – à ce que la chaîne parlementaire puisse diffuser ses contenus sous forme audio sur l’appli Radio France. On y diffuse les podcasts de nos émissions y compris des contenus parlementaires comme «Les questions au Gouvernement».
MEDIA +
Cette plateforme permet donc d’atteindre de nouvelles audiences ?
EMMANUEL KESSLER
Notre objectif est double : nous souhaitons non seulement atteindre de nouvelles audiences mais aussi élargir notre public actuel. LCP n’est plus uniquement une chaîne de télévision. En tant que média complet, il est essentiel de nous diversifier pour répondre à notre mission et toucher les publics qui se détournent de la télévision traditionnelle ou qui consomment des médias en mobilité.
MEDIA +
Envisagez-vous de proposer des formats spécifiquement pour l’application Radio France ?
EMMANUEL KESSLER
Notre approche est de rendre nos podcasts accessibles sur diverses plateformes, conformément à notre stratégie de multi-distribution. Toutefois, il est clair que la plateforme de Radio France, de par son accessibilité et son statut de service public, est particulièrement adaptée pour valoriser nos contenus. Afin de célébrer notre intégration sur l’application Radio France, nous avons lancé une nouvelle série de grands entretiens avec Didier Varrod, directeur musical des antennes de Radio France. Cette série, intitulée «À quoi sert une chanson ?», explore l’engagement des artistes dans la société.
MEDIA +
Cela représente quoi comme volume au total ?
EMMANUEL KESSLER
Un grand nombre de nos émissions est déjà disponible en version podcast. En revanche, nous allons renforcer l’offre avec la création de programmes spécialement conçus pour ce format audio. Prochainement, nous lancerons «Bourbon Hebdo». un podcast natif sur l’actualité et les coulisses de la vie à l’Assemblée nationale.
MEDIA +
A l’approche de l’arrivée de LCP sur france.tv, envisagez-vous une distribution sur TF1+ ou M6+ ?
EMMANUEL KESSLER
Dans un 1er temps, nous privilégions les plateformes de services publics car il y a une cohérence dans les missions que nous exerçons. La devise de LCP, «Donnons du sens», résonne avec celle de nos partenaires comme Radio France, France Télévisions, France Média Monde, et l’INA, qui partagent notre engagement à offrir des contenus permettant de mieux comprendre un monde complexe. La force du service public réside dans sa capacité à toucher un large public une large audience et à véhiculer des valeurs solides. Notre stratégie actuelle est donc d’assurer une présence forte sur ces plateformes. Cependant, en adhérant à notre stratégie de multi-distribution, je n’exclus pas la possibilité d’étendre notre présence à d’autres plateformes à l’avenir. Après avoir consolidé notre position sur Radio France et France.tv, nous envisageons également de collaborer avec le groupe CANAL+ pour diffuser nos contenus en replay sur myCANAL, similairement à ceux de Public Sénat. Cette approche permettra à LCP de maximiser sa portée.
MEDIA +
Ces nouvelles distributions influenceront-elles votre stratégie de contenu chez LCP ?
EMMANUEL KESSLER
L’expansion sur de nouvelles plateformes impacte directement notre stratégie de contenus et nous encourage à développer des formats adaptés à chaque canal. En ce qui concerne les podcasts, notre objectif est de produire progressivement des contenus natifs, en tenant compte de nos ressources budgétaires. Nous avons déjà lancé une initiative 100% digitale avec l’émission «Légi’Stream» sur Twitch, animée par Valérie Brochard, en alternance avec Maël Morin. Cette plateforme nous offre l’opportunité d’interagir directement avec notre public, les influenceurs, et les invités, en partenariat avec le streamer Hugo au perchoir, spécialiste de l’actualité parlementaire, qui apporte avec lui sa communauté. Nous continuons également à développer des contenus adaptés pour Instagram et TikTok, en mettant un accent particulier sur notre chaîne YouTube. Avec plus de 300.000 abonnés, enregistrant une hausse de 70% en un an, notre chaîne YouTube devient un canal central. Nous avons constaté que les retransmissions en direct des grands événements parlementaires généraient des audiences significatives, soulignant l’importance de ces plateformes digitales dans notre stratégie de distribution.
MEDIA +
Êtes-vous favorables à une nouvelle numérotation TNT pour LCP ?
EMMANUEL KESSLER
La numérotation des chaînes de la TNT est une prérogative de l’Arcom que l’on respecte pleinement. Le maintien de notre chaîne sur la TNT est crucial en tant que service public. La loi garantit notre diffusion, ce qui est essentiel puisque 20% des foyers français ne reçoivent la télévision que par ce moyen. La TNT offre un accès gratuit, universel et sans collecte de données, aligné avec notre mission de rendre l’information parlementaire accessible à toutes et tous. Concernant la numérotation des chaînes qui est décidée par l’Arcom, nous sommes satisfaits de notre position au numéro 13 que nous occupons depuis bientôt 20 ans. Toutefois, si l’Arcom envisage une réorganisation des numéros, nous aspirons à conserver une position au moins aussi avantageuse. Une numérotation précédant le numéro 13 serait même idéale et renforcerait notre visibilité. Ce serait une chance!