La Fondation Varenne vient de décerner le Prix Jeune Journaliste à Anaïs Grand, journaliste à «Var-Matin», pour son enquête intitulée «Il y a cinquante ans, Brovès disparaissait», qui raconte la disparition de ce village du Var en 1974. Pendant six mois, en marge de ses reportages quotidiens dans la région de Draguignan où elle est en poste, Anaïs Grand, âgée de vingt-cinq ans, a voulu remonter le fil de cette histoire oubliée et peu documentée. De Brovès, il ne reste que quelques maisons en ruine. Et de rares souvenirs dans les mémoires des derniers à avoir connu le petit village du Haut-Var. En 1974, il a été effacé de la carte. Pour les besoins de la création du camp militaire de Canjuers, le plus grand d’Europe, les habitants ont été expulsés. D’un coup de gomme, l’administration a fait disparaître la commune dont l’état-civil a été transféré à Seillans, à 30 km plus au Sud. «Sur leurs papiers d’identité, les enfants du village ont vu leur lieu de naissance changer : l’indication «né à Brovès» a été remplacée par «né à Seillans». Dans les archives, il n’y a pas grand chose qui raconte ce qu’était Brovès, comment on y vivait et comment le village a disparu», raconte Anaïs. Une enquête en seize pages, publiée cet été dans l’édition de Draguignan de «Var-Matin». «Je suis très honorée de recevoir ce prix. Je suis surtout très fière de travailler dans un journal où il est possible de traiter ce genre de sujets, dans un temps long, où notre rôle de journaliste a tout son sens», explique Anaïs Grand. Ce reportage a été illustré par Philippe Arnassan, photographe au sein du Groupe Nice-Matin, lui-même déjà lauréat du Prix Varenne de la meilleure photographie. La Fondation Varenne oeuvre à défendre la presse écrite et le métier de journaliste.