Le Brésil somme TikTok de prendre des mesures pour protéger les données personnelles des mineurs

75

Le Brésil a sommé lundi TikTok de prendre des mesures pour protéger les données personnelles des mineurs, évoquant la possibilité de sanctions contre la plateforme chinoise au cas où ces conditions ne seraient pas remplies.

L’Autorité nationale de protection des données (ANPD) a indiqué dans un communiqué avoir identifié des «indices de violations» par TikTok des normes brésiliennes sur l’utilisation d’internet par des mineurs.

Cet organisme lié au ministère de la Justice a également signalé des «indices d’irrégularités» dans les mécanismes de vérification de l’âge des usagers.

La principale mesure exigée par l’ANPD est la désactivation sous dix jours ouvrés d’une fonctionnalité permettant d’accéder aux contenus de la plateforme sans avoir ouvert de compte au préalable.

De cette façon, l’usager n’a pas besoin d’informer son âge pour avoir accès aux vidéos de courte durée qui font fureur chez les jeunes.

Contrôlé par la société chinoise ByteDance, TikTok va également devoir présenter, sous vingt jours ouvrés, un plan pour améliorer les mécanismes permettant de vérifier l’âge de ceux qui accèdent à la plateforme. Ces exigences n’ont pas encore «caractère de sanction», précise l’ANPD.

Mais si elles ne sont pas remplies, cela «sera considéré comme une circonstance aggravante» dans des procédures pouvant mener à des sanctions, a précisé cet organisme.

L’ANPD a par ailleurs ouvert une procédure administrative pour établir si TikTok s’est déjà rendu coupable de collecter indûment des données personnelles de mineurs brésiliens.

La plateforme serait également passible de sanctions si cela était avéré.

Une procédure de contrôle des activités de TikTok au Brésil a débuté en 2021, sur la base d’informations dans la presse européenne sur des pratiques abusives dans la gestion des données personnelles des usagers.

Le réseau social X, du magnat Elon Musk, a été suspendu récemment durant 40 jours au Brésil sur décision de la Cour suprême, pour avoir ignoré une série de décisions judiciaires liées à la lutte contre la désinformation.