L. BAUX-RICHARDOT (CPB Films) : «L’arrivée des documentaires sur les plateformes a introduit de nouvelles formes de narration»

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Producteur et distributeur indépendant, la Compagnie des Phares et Balises (CPB Films) a été créée en 1992. Depuis septembre 2024, elle fait partie du groupe Incognita Studio dirigé par Edouard de Vésinne.

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Quels ont été les principaux défis rencontrés lors de la production du documentaire «Christopher Reeve : le Superman éternel» pour TCM, dont la diffusion est prévue le 25 octobre ?
Loren BAUX-RICHARDOT

Il s’agit d’abord de notre première collaboration avec TCM, et nous en sommes ravis. TCM est une chaîne appartenant au groupe Warner et dont les contenus sont aussi disponibles sur la plateforme MAX. Ce projet de documentaire est né de rencontres avec des auteurs-réalisateurs et d’une volonté commune de travailler ensemble. Philippe Guedj et Philippe Roure possédaient une archive inédite : une interview de Christopher Reeve réalisée en 2004 lors du festival du film Jules Verne, qui n’avait jamais été exploitée. Lors de cet entretien, Christopher Reeve est tétraplégique et sous assistance respiratoire depuis sa chute de cheval près de neuf ans plus tôt. Il revient sans détour sur sa carrière, ses ambitions professionnelles, ses déceptions artistiques, les valeurs que lui a insufflé le super-héros et celles qu’il a tenté à son tour de transmettre. Ce documentaire permet aussi de découvrir son engagement politique.

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Quand on s’adresse à une chaîne spécialisée, le traitement est-il impacté ?
Loren BAUX-RICHARDOT

Notre priorité est de partager avec le plus grand nombre, l’expertise des réalisateurs et la parole d’intervenants de haut niveau. Nous avons délibérément choisi des figures emblématiques de l’industrie, comme Jenette Kahn et Paul Levitz, anciens présidents de DC Comics, qui ont joué un rôle clé dans l’accompagnement de Christopher Reeve et la naissance de Superman au cinéma. Sans oublier Ilya Salkind, le producteur des premiers Superman, et Peter McDonald, le premier opérateur caméra de Superman I et II.

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En tant que productrice, comment abordez-vous l’équilibre entre l’exigence artistique et la nécessité de répondre aux attentes d’un public large ?
Loren BAUX-RICHARDOT

L’arrivée des documentaires sur les plateformes a introduit de nouvelles formes de narration qui élèvent le regard du spectateur à un niveau d’exigence très élevé. Les plateformes imposent des standards très stricts en termes d’esthétique, de qualité d’image et de structure narrative. En tant que producteur indépendant, répondre à ces attentes avec des budgets parfois limités représente un défi. Heureusement, nous disposons d’équipes et d’équipements de plus en plus perfectionnés, et nous maîtrisons désormais des récits qui flirtent souvent avec la fiction. C’est un processus excitant à chaque étape.

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La Compagnie des Phares et Balises a une solide réputation dans la production de documentaires…
Loren BAUX-RICHARDOT

Fondée en 1992 par Jean Labib et T. Celal, CPB Films s’est d’abord spécialisée dans le documentaire, avec plus de 1.500 heures de programmes à son actif. La société a produit des séries marquantes, comme «Les routes de l’esclavage» (4X52’) pour ARTE, première série à retracer l’origine et les mécanismes de l’esclavage. Nous avons également produit récemment «Marie Trintignant. Tes rêves brisés», porté par Nadine Trintignant, ainsi que des portraits, comme celui d’«Orson Welles, Autopsie d’une légende» d’Elisabeth Kapnist, qui avait été sélectionné à Cannes Classics en 2015.

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Que préparez-vous ?
Loren BAUX-RICHARDOT

Deux séries pour ARTE. La première sur la métamorphose des géants de glaces causée par le réchauffement climatique. Pour la première fois, les scientifiques observent la régénération de la nature et l’apparition de nouveaux organismes aux pieds des glaciers dans le monde. Ce type de film exige des budgets conséquents et des images spectaculaires, alliant science et émerveillement. Le deuxième film pour ARTE s’appelle «Danse mortelle, anatomie d’une épidémie de trans», qui revisite de manière moderne un fait divers fascinant : l’épidémie de danseurs fous à Strasbourg en 1518, où des personnes se sont mises à danser jusqu’à la mort.

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Faites-vous des ponts avec votre filiale fiction ?
Loren BAUX-RICHARDOT

Oui, nous avons lancé plusieurs initiatives. Nos bureaux sont côte à côte, et aujourd’hui, nous faisons partie du groupe CLPB Media, qui possède également Lucid Realities, spécialisée dans la réalité virtuelle. Nous développons des projets en parallèle, avec l’ambition de créer des synergies entre expositions, films d’exposition et expériences immersives. Côté fiction, nous préparons la série «Un Prophète» (8X52’) pour OCS, prévue pour le premier trimestre 2025. 

LES DIRIGEANTS
L. BAUX-RICHARDOT
Productrice 

COORDONNEES
108, avenue Ledru Rollin
75011 Paris 

DATE DE CREATION
1992

PRODUCTIONS
«Christopher Reeve : le Superman éternel» (TCM), «Les routes de l’esclavage» (ARTE),…