«The Apprentice»: le biopic sur Trump compte sur la polarisation des Etats-Unis pour attirer les foules dans les salles

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A moins d’un mois de l’élection présidentielle américaine, «The Apprentice», biopic explosif sur les débuts dans les affaires du candidat républicain Donald Trump, compte sur la polarisation des Etats-Unis pour attirer les foules dans les salles à partir de vendredi. Concentré sur les années 1970-1980, le film s’est attiré les menaces des avocats de Donald Trump, notamment pour une scène qui le dépeint en train de violer son ex-femme. Aucun des grands studios d’Hollywood n’a voulu prendre le risque de distribuer le film, qui sort sous l’étiquette d’un distributeur indépendant, Briarcliff Entertainment, dans quelque 1.700 cinémas d’Amérique du Nord. A l’avant-première new-yorkaise cette semaine, le producteur exécutif James Shani a déclaré que le film avait été «particulièrement dur» à sortir. «Cela dit beaucoup de l’époque dans laquelle nous sommes.» «Je pense que c’est intéressant que les gens trouvent ce film controversé», a déclaré son réalisateur, le Dano-Iranien Ali Abbasi. «Réfléchissez… on parle de quelqu’un qui a vraiment été condamné pour agression sexuelle», a-t-il ajouté, aux côtés des acteurs Sebastian Stan («Captain America») et Jeremy Strong («Succession»). M. Trump a fait appel de cette condamnation au civil. Une des scènes les plus polémiques montre Donald Trump violant sa première femme Ivana, après que celle-ci l’a rabaissé en l’accusant de devenir de plus en plus gros et de plus en plus chauve. Dans la réalité, Ivana, morte en 2022, avait accusé son mari de viol durant la procédure de divorce avant de retirer ces accusations. La controverse peut attirer l’attention, explique le spécialiste des médias Paul Dergarabedian. «Mais la manière dont cela se traduit par une envie d’aller voir le film est une tout autre chose», ajoute cet analyste pour Comscore.

«The Apprentice», titre inspiré d’un show télé qu’il présentait, ne sera pas premier au box-office ce week-end, prédit-il. Mais il devrait bénéficier du contexte, tout comme le récent biopic «Reagan». Malgré les gros titres, «The Apprentice» offre une vision relativement nuancée des débuts de Donald Trump, que le film présente d’abord comme un arriviste un peu naïf, qui tente de trouver sa place dans le monde impitoyable de l’immobilier et de la politique new-yorkaise, avant d’abandonner peu à peu ses principes au contact des affaires. «Je ne pense vraiment pas que le film assassine, au sens figuré, le personnage de Donald Trump», avait déclaré le réalisateur du film présenté à Cannes en mai dernier. Lors d’une conférence de presse, il avait d’ailleurs invité l’ancien président à voir le film avant de le juger. Mercredi, les équipes de promotion du film ont loué un avion qui a déroulé une bannière dans le ciel au-dessus d’un meeting du républicain en Pennsylvanie: «Trump, va voir The Apprentice vendredi».