R. FAURE (TF1) : « Sur toutes nos grandes franchises, il est important de créer l’événement »

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Retour de la «Star Academy» (Endemol France / DMLSTV) le 12 octobre sur TF1.  Après le succès retentissant de la saison dernière, la chaîne se prépare à une nouvelle saison prometteuse avec plusieurs semaines de diffusion. Entretien avec Rémi FAURE, Directeur des programmes de flux du Groupe TF1 qui nous livre aussi les dernières actualités autour des divertissements de la chaîne.  

«Star Academy» est de retour. Comment avez-vous anticipé cette nouvelle saison ?

Nous nous sommes honnêtement mis une bonne pression. D’abord, avec un investissement fort dans le casting qui est la pierre angulaire de cette saison, puisqu’il va nous permettre de raconter une histoire différente. Nous avons auditionné bien plus de candidats – certains à plusieurs reprises – et nous leur avons fait chanter des morceaux différents pour évaluer tout leur potentiel. Nous sommes convaincus d’avoir déniché de véritables pépites. Après 8 ans à pratiquer cet exercice, je n’ai jamais été aussi excité à l’approche d’un Prime de lancement.

Vous vouliez que ça chante ! C’est votre ligne de conduite ?

L’arrivée de «The Voice» (ITV Studios France) a redéfini les standards en matière de musique à la télévision. Il nous fallait donc des élèves avec un timbre unique, une signature vocale marquée, et de réelles capacités vocales, tout en ayant des techniques à apprendre et à perfectionner.

Comment s’inscrire dans la dynamique de la saison dernière ?  

On a terminé «Star Academy» l’année dernière à 4,8 millions de téléspectateurs (1 million de plus que le lancement) avec une courbe ascendante au fil des semaines. 1,7 million de fidèles en moyenne sur 14 semaines de quotidienne (36% de pda sur les moins de 50 ans). Ce sont des chiffres importants. En cours de route, nous avons eu l’adhésion d’artistes plus «indé» qui n’ont pas l’habitude de venir sur des émissions de TF1. Des talents comme Woodkid, Zaho de Sagazan et Charlotte Cardin viennent désormais chez nous, ce qui montre que nous commençons à toucher un public extrêmement large. L’image du programme va bien au-delà de ce que nous avions anticipé. Cette saison nous allons bien entendu bénéficier de ce succès tout en racontant une nouvelle histoire notamment grâce à un casting différent.

Vous dépassez donc l’image de la simple téléréalité ?

On ne joue absolument pas sur les codes de la téléréalité. Le fait d’«isoler» des élèves dans un lieu clos, comme un château, a pour principal objectif de les déconnecter des réseaux sociaux afin qu’ils se concentrent pleinement sur leur apprentissage intensif. Lors du casting des profs, nous nous sommes assurés de choisir d’excellents pédagogues, des enseignants qui ont déjà fait leurs preuves en matière de transmission.

Pourquoi changer le casting de profs alors que tout fonctionnait bien ?

C’est justement quand ça marche qu’il faut savoir innover. Il était essentiel de surprendre les élèves et de conserver la fraîcheur de ceux qui arrivent au château pour la première fois. Renouveler les formats est indispensable, surtout quand ils sont performants. Cela dit, le dispositif de base reste inchangé : 7 quotidiennes inédites diffusées sur TF1 autour de 17h30, un Prime familial et fédérateur chaque samedi soir, et la rediffusion de la quotidienne sur TFX.

Un dispositif digital amplifié ?

Oui, avec une multitude de contenus bonus sur TF1+. Nous allons également innover en équipant une loge du Studio 217 d’une caméra, permettant aux élèves, entre deux répétitions, de s’adresser directement aux fans en format vlog, répondant à leurs questions via la «Fan’s Box» sur l’application TF1+. Ils auront la liberté de prendre la caméra, de faire un tour des coulisses, et de montrer l’envers du décor. L’idée nous est venue en voyant ce que Candice a fait pendant la tournée sur YouTube, et cela nous a inspirés à leur offrir cette liberté de raconter leurs ressentis avant les Primes. À nous ensuite de monter tout cela avec discernement.

Un mot sur la prochaine saison de «The Voice». Souhaitez-vous réimpulser une dynamique ?

Oui, comme nous ne le faisons sur toutes nos grandes franchises, il est important de toujours créer l’événement. Notre ligne directrice pour les coachs était très claire : de la voix et de la notoriété. Des artistes comme Patricia Kaas, Zaz, Florent Pagny et Vianney ont des signatures vocales incroyablement puissantes. Nous cherchons à surprendre et à offrir des discours authentiques. Ce sont des artistes avec du caractère, de la verve, bien ancrés dans la vie des gens. Nous allons également simplifier la mécanique de «The Voice» en revenant aux fondamentaux, en misant sur un casting très diversifié, tant en âge qu’en profil. Ainsi, nous envisageons de bien différencier «Star Academy» de «The Voice». Sur «The Voice», nous privilégierons des profils plus adultes, plus matures et artistiquement aboutis, tandis que «Star Academy» accueillera des talents plus jeunes, qui ont davantage à apprendre.

Comment s’est passé le tournage de «Gladiators» ?

Très bien ! Dans «Gladiators» (ITV Studios France), des anonymes affrontent des gladiators, super sportifs, au cours de challenges XXL dans l’immense Aren’Ice de Cergy-Pontoise. Sur ce type d’émission, la qualité du montage et de la réalisation fait vraiment toute la différence.

Certains disent que «Gladiators» vient en remplacement de «Ninja Warrior» ?

Non, pas du tout. Nous allons commander une saison supplémentaire de «Ninja Warrior» (TF1 Production). Nous sommes en pleine préparation et développement.

Les unitaires de divertissements, c’est devenu plus rare sur TF1…

Un Prime, pour être unitaire, doit avoir un caractère événementiel : «NRJ Music Awards», «Les Enfoirés» ou «Miss France» par exemple. On étudie de nouveaux Primes événementiels pour «Qui veut gagner des millions ?» et «Une Famille en Or». Nous testerons également quelques nouveaux jeux. Il est clair qu’il existe un public prêt à se divertir avec des jeux de culture générale ou de logique le soir, confortablement installé devant la télévision.