La Russie multiplie les opérations de désinformation contre la campagne de la vice-présidente Kamala Harris, selon Microsoft

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La Russie a multiplié les opérations de désinformation contre la campagne de la vice-présidente Kamala Harris en diffusant des vidéos conspirationnistes, a affirmé le groupe Microsoft mardi, alimentant les inquiétudes sur les ingérences étrangères dans les élections américaines.

Fin août, Storm-1516, un groupe d’influence allié au Kremlin, a produit deux fausses vidéos pour discréditer la campagne de Mme Harris et de son colistier Tim Walz, a indiqué Microsoft dans un rapport.

Les deux vidéos ont été visionnées des millions de fois. L’une prétendait montrer un groupe de partisans présumés de Mme Harris en train d’attaquer une personne présentée faussement comme participant à un rassemblement pour Donald Trump.

Dans la seconde, on voyait un acteur relayer des allégations mensongères selon lesquelles Mme Harris aurait causé en 2011 la paralysie d’une jeune fille dans un accident de voiture après lequel elle se serait enfuie.

Un deuxième groupe russe, connu sous le nom de Storm-1679, précédemment dédié à la désinformation sur les Jeux olympiques de Paris de 2024, a commencé à publier de fausses vidéos discréditant Kamala Harris, indique Microsoft. «Le fait de se concentrer sur la campagne Harris-Walz reflète un mouvement stratégique des acteurs russes visant à exploiter toute vulnérabilité perçue chez les candidats», a observé Clint Watts, directeur général du Centre d’analyse des menaces de Microsoft.

«A l’approche des élections, nous devons nous attendre à ce que des acteurs russes continuent à utiliser des intermédiaires cyber et des groupes d’hacktivistes pour amplifier leurs messages via des sites de médias et des réseaux sociaux pour répandre des contenus politiques qui divisent, de fausses vidéos et de la propagande issue de l’intelligence artificielle (IA)».

Ce rapport est publié la veille d’une audition de la commission du renseignement au Sénat sur les menaces étrangères pesant sur les prochaines élections.

Lundi, le groupe Meta, qui possède Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé interdire au groupe de médias russe Rossia Segodnia, auquel appartient RT, d’accéder à ses plateformes dans le monde entier, pour éviter toute «activité d’ingérence étrangère». Washington a accusé RT et ses employés d’avoir utilisé des sociétés écran pour financer une campagne d’influence sur les médias sociaux.

Au début de l’année, le ministère de la Justice a affirmé avoir mis à jour une campagne de désinformation russe reposant sur des bots créant de faux profils sur X. Cette campagne qui visait à créer une atmosphère conflictuelle aux États-Unis, avait été conçue par un rédacteur en chef de RT, financée par le Kremlin et aidée par un agent du service de sécurité russe FSB, selon le ministère.