OpenAI, le développeur de ChatGPT, a refusé à ce stade d’ouvrir des négociations groupées avec deux organismes de la presse française pour utiliser de manière payante les contenus des 800 titres qu’ils représentent, a-t-on appris lundi auprès d’une des parties, confirmant des informations de presse. La start-up californienne estime «opérer et continuer d’opérer dans les limites légales applicables», a fait savoir un de ses avocats dans un courrier cité par Les Echos, envoyé en juin à l’Apig (Alliance de la presse d’information générale) et au SEPM (Syndicat des éditeurs de la presse magazine). OpenAI a plutôt invité les médias affiliés à ces organismes à s’inscrire chacun comme refusant de voir leurs contenus utilisés gratuitement (mécanisme d’»opt-out»), a détaillé le média La Lettre. L’Apig et le SEPM, qui ont répondu en août à OpenAI, espèrent «des négociations sur les usages passés, actuels et à venir» des contenus des titres, a expliqué Julie Lorimy, directrice générale du SEPM. «Il faut le respect des droits de propriété intellectuelle», faute de quoi «nous envisagerons d’autres voies» que la négociation, a-t-elle averti. «Faute d’accord, on ira au contentieux», a prévenu dans «Les Echos» Pierre Louette, vice-président de l’Apig et PDG du groupe Les Echos-Le Parisien. L’Apig et le SEPM avaient appelé en juin 25 entreprises d’intelligence artificielle comme OpenAI à «ouvrir des négociations». Parmi les autres acteurs internationaux concernés figurent les Américains Google et Microsoft, le Chinois ByteDance (également propriétaire de TikTok) ou encore le Français Mistral. Pour satisfaire les demandes de leurs utilisateurs en produisant des textes ou des images sur simple requête en langage courant, les modèles d’IA ont besoin de se nourrir de données qu’ils trouvent sur internet, dont des contenus de presse. Avec l’explosion des outils d’IA dans le grand public ces derniers mois, la rémunération de cette utilisation est devenue un enjeu de taille pour les médias. En France, le quotidien Le Monde a annoncé en mars un accord avec OpenAI. D’autres médias ont fait le même type de démarche ailleurs dans le monde, comme l’agence de presse AP, le groupe allemand Axel Springer, le conglomérat espagnol Prisa Media ou le quotidien britannique Financial Times. A l’inverse, des journaux américains comme le «New York Times» ou le Chicago Tribune poursuivent OpenAI en justice pour violation des droits d’auteur.