C. SURUGUE (Studio 58) : «Plus de 35 diffuseurs nous ont fait confiance sur Idéfix et les irréductibles»

901

ESPACE PROD – Céleste SURUGUE, Directeur – Studio 58 (Hachette Livre)

 

Après le succès de la 1ère saison, France Télévisions poursuit son aventure avec «Idéfix et les irréductibles» qui revient cet été sur Okoo et France 4 pour une 2ème saison inédite. Entretien avec son producteur Céleste SURUGUE, Directeur de Studio 58 et Directeur Général des Éditions Albert René.

 

Prolongeant l’œuvre et l’univers d’Astérix, la série «Idéfix et les irréductibles» s’installe en saison 2. Comment l’avez-vous abordée ?

 

La première saison de la série a bien fonctionné avec près de 5 millions de vues sur l’application Okoo. Disponible depuis le 3 juillet, «Idéfix et les irréductibles» saison 2 s’installe bien, attirant une audience conjointe. C’est un super travail réalisé par Olivier Brugnoli et toute l’équipe de o2o Studios. Je suis très fier de la qualité de nos récits, de l’animation, et de voir que cet univers permet de raconter 52 nouvelles histoires de 12’. Le budget pour cette production est d’environ 10 M€.

 

Vous êtes donc dans une logique industrielle ?

 

Nous suivons une logique industrielle parce que c’est de l’animation, mais nous avons d’abord une approche tournée vers l’artistique. Nous avons collaboré avec de nombreux scénaristes pour une multiplicité d’histoires. Notre directeur d’écriture a fait un excellent travail pour éviter de tomber dans une formule répétitive, comme cela peut arriver avec les séries jeunesse. Chaque histoire doit toujours être surprenante. La grande force de notre série réside dans son univers très riche, situé à Lutèce, et dans notre galerie de personnages, ce qui nous permet de nous renouveler à chaque épisode. Dans cette 2ème saison, nous faisons intervenir des personnages issus de la BD, comme Epidemaïs et Gracchus Pleindastus, ainsi que de nouveaux personnages comme Chevrotine. Cela impacte naturellement la dynamique entre personnages et apporte une nouvelle dimension.

 

Votre double casquette : producteur et ayant droit facilite-t-elle les choses ?

 

Oui, cela assure une fluidité. Nous travaillons main dans la main avec les talents. Nous avons des échanges constants qui leur permettent d’avoir des espaces de liberté pour créer, tout en ayant la possibilité de venir s’appuyer sur nous, de s’interroger et de travailler ensemble sur ce qui fait la saveur de l’univers d’Astérix. Dans l’écriture, nous avons la même exigence de René Goscinny et d’Albert Uderzo pour créer une série intelligente avec plusieurs niveaux de lecture. Cela permet de maintenir l’essence de la BD tout en apportant de la nouveauté et de la profondeur à chaque épisode.

 

Quelles perspectives sur les ventes internationales ?

 

Plus de 35 diffuseurs nous ont fait confiance sur la saison 1 d’«Idéfix et les irréductibles». Mediawan, notre distributeur, continue à vendre la série. En parallèle, les éditeurs historiques d’Astérix ont repris la bande dessinée d’Idéfix. La licence s’installe donc durablement. C’est très satisfaisant, car ce n’est pas simple d’implanter une bande dessinée dans le marché actuel qui est mature et dominé par le manga. Malgré cela, plus d’1,3 million d’exemplaires ont été distribués dans le monde en 23 langues et dialectes, dont plus de 350.000 exemplaires en France. Nous allons continuer à publier deux albums par an et à développer la licence. Par exemple, les clubs de plage Mickey ont adopté Idéfix comme mascotte. Cela montre l’ancrage solide de la licence dans différents domaines

 

Studio 58 peut-elle développer d’autres licences hors univers d’Astérix ?

 

Les éditions Albert René ont pour vocation de valoriser, développer et protéger les œuvres communes d’Albert Uderzo et de René Goscinny. La plus connue est évidemment Astérix. Il y a déjà beaucoup à faire en déclinant cette œuvre en albums, en projets audiovisuels et en collaborations avec le Parc Astérix. Cela ne nous empêche pas d’avoir d’autres œuvres dans notre portefeuille, comme «Oumpah-Pah» et «Jehan Pistolet».

 

Vous êtes dans une spirale vertueuse. Quels sont vos projets ?

 

Nous essayons d’être vertueux et intelligents en synergie avec les différents projets et partenaires. Avant de gérer un compte d’exploitation, nous gérons un actif. Nous nous efforçons de le faire intelligemment, que ce soit dans la gestion des plannings ou dans le choix des talents qui vont s’impliquer dans l’œuvre. Nous ne voulons pas travailler avec des « faiseurs », mais avec des artistes qui ont une vision au service d’Astérix, et non l’inverse. Aujourd’hui, de très belles collaborations ont été mises en place. Notre stratégie est d’avoir un gros projet par an autour d’Astérix. Pour les 65 ans, en fin d’année, nous avons prévu une très belle exposition à l’Atelier des Lumières en octobre, l’entrée d’Astérix, Obélix et Idéfix au Musée Grévin, et une grande exposition au Centre belge de la Bande Dessinée à Bruxelles autour d’Idéfix en décembre. Il est très important de valoriser l’aspect artistique. Pour 2025, nous annonçons l’arrivée de la série Netflix sur Astérix au premier trimestre. En 2026, un dessin animé est en préparation avec le Groupe M6. Et j’espère que nous aurons une saison 3 de «Idéfix et les irréductibles».

 

 

 

Date de création : 2019

Productions : «Idéfix et les irréductibles» (France Télévisions // Groupe M6)

Dirigeants : C. SURUGUE, Directeur

Coordonnées : 58 rue Jean Bleuzen 92170 Vanves