La Corée du Nord a transféré la diffusion de ses programmes de télévision d’Etat d’un satellite chinois à un russe, selon Séoul

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La Corée du Nord a transféré la diffusion de ses programmes de télévision d’Etat d’un satellite chinois à un satellite russe, ont annoncé mardi les autorités sud-coréennes. «La Corée du Nord a cessé d’utiliser un satellite chinois et émet désormais par l’intermédiaire d’un satellite russe», a déclaré le ministère de l’Unification dans un communiqué transmis ce mardi.

Cette décision «a eu pour effet de limiter la réception des émissions par satellite dans certaines de nos régions», a ajouté le ministère.

Si le public sud-coréen n’a légalement pas accès aux médias d’État de Pyongyang, les autorités et les médias sud-coréens ont besoin de suivre les émissions au cours desquelles le Nord fait des annonces importantes et diffuse la propagande. Moscou et Pyongyang sont alliés depuis la création de la Corée du Nord après la Seconde Guerre mondiale et se sont encore rapprochés depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.

Le président russe Vladimir Poutine a rendu visite à Kim Jong Un à Pyongyang le mois dernier et les deux dirigeants ont signé un accord qui prévoit notamment une aide militaire mutuelle en cas d’agression. Washington et leurs alliés ont accusé la Corée du Nord de fournir des munitions et des missiles à la Russie pour sa guerre en Ukraine, et le récent sommet russo-nord-coréen a alimenté les craintes de nouvelles livraisons d’armes. Les dirigeants ont également convenu de «renforcer les échanges et la coopération dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, de la santé publique, des sports, de la culture et du tourisme».

La Corée du Nord a mis en orbite son premier satellite espion à la fin de l’année dernière, grâce à l’aide de la Russie, selon Séoul.

Le recours à un satellite russe pourrait être «une étape vers le développement d’un satellite commercial avec l’aide de la technologie russe à l’avenir», a déclaré Yang Moo-jin, président de l’Université des études nord-coréennes à Séoul.

Ce changement permet également au Nord de «bloquer la diffusion de contenus populaires sud-coréens liés aux fréquences du précédent satellite chinois», a-t-il ajouté.

La Corée du Nord, pays reclus, cherche à interdire à sa population tout accès à la musique K-pop ou aux K-dramas, les séries sud-coréennes. Cette décision montre également que Pyongyang donne désormais la priorité à ses liens avec Moscou plutôt qu’aux ses relations avec Pékin, jusque-là son principal allié, selon les experts.