A. GRIGOLINI (France Télévisions) : «Pour 2025, nous visons 4 premières parties de soirée documentaire par mois sur France 2»

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France Télévisions continue de collaborer avec près de300 producteurs de documentaires par saison et augmente son investissement dans les documentaires à 105 M€ grâce à de nouveaux accords. Ces derniers permettent, entre autres, un meilleur financement des documentaires scientifiques et géopolitiques, ainsi que des films d’histoire. Tour d’horizon avec Antonio GRIGOLINI, Directeur de l’unité documentaire de France Télévisions.

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Comment évolue votre stratégie documentaire ?

ANTONIO GRIGOLINI

Au fond, deux idées principales se dégagent : la recherche de l’innovation dans les écritures, avec un nombre record de développements et trois appels à projets annoncés au Sunny Side, le tout dans une stratégie d’exposition très ambitieuse et audacieuse. Ainsi, cette saison a été marquée par des choix de programmation audacieux en linéaire. Je pense notamment à «MH 370», diffusé en Prime Time sur France 2. C’est la première fois que nous diffusions un format de 6X30’ commandé pour la plateforme et finalement diffusé avec succès en linéaire. Pour 2025, nous visons 4 premières parties de soirée documentaire par mois sur France 2. Et sur france.tv, nous avons lancé la chaîne France TV Docs sur France.tv avec une programmation très réactive.

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Quelles thématiques allez-vous aborder en Prime ?

ANTONIO GRIGOLINI

Nous cherchons à exploiter la variété de notre offre en société, histoire, nature, science et géopolitique. L’objectif est de faire profiter le public de cette diversité inégalée pour renforcer notre présence en première partie de soirée sur France 2.

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Quelle suite donnez-vous à vos documentaires «Sport» ?

ANTONIO GRIGOLINI

Pour dynamiser l’offre, les documentaires sur les arènes sportives deviendront une composante de notre offre après les JO, tant en unitaires qu’en séries. Nous avions annoncé le développement d’une série documentaire sur le Vendée Globe, actuellement en production. De plus, nous travaillons sur une série qui racontera Roland Garros, et une série sur l’Ultra-Trail du Mont-Blanc.

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Que prévoyez-vous pour le jeune public ?

ANTONIO GRIGOLINI

Nous sommes à la recherche de séries-documentaires qui s’adressent aux 8-10 ans. Nous en avons reçu un certain nombre ; des développements commenceront dès la rentrée. Pour les jeunes adultes, nous lançons un appel à projets pour des séries documentaires feuilletonnantes d’Histoire. Dans la mesure où le jeune public fait face à des chambardements historiques majeurs, nous cherchons à raconter des trajectoires individuelles ou collectives de jeunes adultes qui ont dû faire face à l’histoire, des années 30 à aujourd’hui.

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Vos documentaires s’inscrivent dans une logique d’offre et non de cases. Pourtant, il est important d’avoir une logique de rendez-vous, non ?

ANTONIO GRIGOLINI

Oui, je vous rassure, nous ne voulons pas effacer les rendez-vous réguliers. Cependant, nous ne souhaitons pas en être totalement contraints. Le documentaire est pluriel, et le public aussi. Nous devons être capables de répondre aux besoins de tous les publics. Et parfois, la meilleure réponse n’est ni schématique ni répétitive. Nous nous donnons la possibilité de surprendre le public avec des propositions pertinentes. Par exemple, le documentaire «Viol, défi de justice» a été diffusé un mardi en Prime sur France 5, encadré par un débat, ce qui n’était pas initialement prévu.

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Quels rendez-vous se poursuivent sur France TV ?

ANTONIO GRIGOLINI

Pour mieux comprendre la géopolitique, nous maintenons «Le monde en face». Nous avons le plaisir de lancer aussi de nouveaux projets pour «Les lundis du vivant» sur France 5. Dans le domaine culturel, nous lançons «Phénomènes», un appel à projets où nous souhaitons raconter, en 52’, les figures et mouvements culturels qui façonnent les sociétés. En société, justement, nous cherchons à inverser la logique qui nous amenait à choisir des films en fonction de thématiques pour ensuite aller chercher des récits. Nous cherchons d’abord des histoires capables de convoquer des thèmes.

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Que changent les accords signés récemment avec les producteurs ?

ANTONIO GRIGOLINI

Ce qui ne changera pas, c’est la diversité des producteurs avec lesquels nous collaborons : plus de 300 par saison. Le niveau d’investissement de France Télévisions dans les documentaires progressera également, passant de 101 M€ à 105 M€. Il y avait des zones de l’offre qui nécessitaient d’être mieux financées, notamment les documentaires de science : des films très ambitieux qui s’appuient pour la plupart des cas sur un financement international. On prévoit aussi un meilleur financement aussi pour les films FRANCETV Slash, «25 nuances de docs», et ceux de l’offre géopolitique, histoire dans «La case du siècle». On se réjouit des accords conclus avec les producteurs. Ils nous offrent un cadre clair et ambitieux pour les années à venir, nous permettant ainsi d’être encore plus audacieux et réactifs, tout en garantissant la liberté et la créativité. Le point clé de ces accords est qu’ils nous offrent des droits à 360°, nous permettant d’exploiter les œuvres sur tous les supports. France.tv est d’ailleurs la première plateforme gratuite de documentaires en France en termes de volume et de consommation, avec plus de 30 millions de visiteurs uniques par mois.