A. CHAUVEAU (INA) : «L’élargissement du périmètre de collecte a vocation à se poursuivre»

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L’Institut national de l’audiovisuel (INA), média patrimonial de service public, sauvegarde désormais des publications de la plateforme créative TikTok, compte tenu de leur valeur patrimoniale. L’occasion pour media+ d’évoquer cette décision et son application avec Agnès CHAUVEAU, Directrice générale déléguée de l’INA.

L’INA a annoncé archiver des contenus TikTok. Quelles seront les publications archivées ?

Cet accord passé entre l’INA et TikTok couvre à la fois des vidéos et des hashtags liés à l’actualité ou la créativité des comptes (des contenus issus d’émissions, de personnalités médias, de grandes institutions par exemple). Le processus articulera les outils mis à disposition par TikTok (API) et les robots de collecte développés par l’INA pour identifier les mises à jour de comptes et les nouvelles publications entrant dans les critères de la collecte.

Comment a évolué la collecte des contenus par l’INA ?

Au moment où le dépôt légal a été étendu par la loi au domaine du web, en 2006, il n’existait pas ou peu de contenus spécifiquement audiovisuels natifs. L’INA a donc archivé ce qu’on appelait à l’époque le web media ; c’est-à-dire principalement les comptes sur les médias des premiers réseaux sociaux, à travers les blogs, les sites qui traitaient les sujets liés à l’audiovisuel et bien sûr, quand ils sont apparus, les sites internet qui étaient une extension de l’activité audiovisuelle linéaire traditionnelle.

Désormais, que représente le périmètre de cette collecte pour l’INA ?

Le web s’est profondément transformé. Cette activité de l’audiovisuel du web se décline à la fois sur les plateformes et les réseaux sociaux, tel TikTok, Instagram, ou encore Facebook. L’INA a suivi cette évolution : notre périmètre de captation reflète la manière dont ces environnements voient se côtoyer à la fois les acteurs issus de l’audiovisuel traditionnel et linéaire, tous présents désormais sur le web, et des acteurs 100% web, comme par exemple les premières chaînes des influenceurs de Youtube. Le partenariat avec TikTok s’inscrit donc dans cette démarche de témoignage de l’évolution des pratiques de consommation du web.

Souhaitez-vous accélérer l’élargissement de ce périmètre de collecte ?

L’élargissement du périmètre de collecte a vocation à se poursuivre, de manière à toujours refléter la réalité des usages, des lieux de création et à ainsi continuer de capter notre mémoire collective audiovisuelle. Notre mission est de permettre aux générations futures de comprendre comment se structure le débat public.

Que représente l’investissement mis en place par l’INA pour collecter les nombreuses données du web ?

La mise en place de l’archivage du web en 2006 s’appuyait sur l’expertise de l’INA en matière de recherche et d’innovation. De même que pour l’ensemble de l’archivage radio et télévision, la question qui se pose aujourd’hui est celle d’une potentielle aide qu’apporterait l’IA pour aider à la découvrabilité des contenus, au service de nos usagers du monde de la recherche en particulier pour ce qui concerne les collections du dépôt légal. Nous intégrons ce potentiel dans l’ensemble de nos travaux, au service de l’évolution continue des outils et de l’offre de service.