J-P. BAILLE (franceinfo) : «franceinfo est perçue comme une radio de référence, loin du buzz et du sensationnel»

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franceinfo, radio officielle des Jeux Olympiques, dévoile son dispositif. Du samedi 27 juillet au dimanche 11 août, ce sont près de 300 heures d’antenne qui seront dédiées aux JO sur les deux semaines de compétition. franceinfo vibrera au son des Jeux dès 6h du matin, puis avec une matinale dédiée. Tour d’horizon avec Jean-Philippe BAILLE, directeur de franceinfo.

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Comment avez-vous imaginé la couverture des JO pour franceinfo ?

JEAN-PHILIPPE BAILLE

En tant que porte-drapeau de Radio France, franceinfo se positionne comme la radio olympique du groupe. Nous sommes déterminés à nous concentrer sur les Jeux Olympiques avec le suivi des épreuves en direct, les réactions des sportifs sur les sites olympiques ou en studio, de leur proches, les à-côtés des Jeux avec des reportages, tout en continuant à offrir notre traditionnelle offre d’information. Même si nos journaux se focaliseront principalement sur les compétitions, il est capital de conserver notre ADN. Ainsi, nous rendons service à nos auditeurs en leur fournissant des informations quotidiennes. Et surtout, nous gardons toute la flexibilité et la souplesse de notre antenne qui nous permet de réagir à tout moment en cas d’événement inattendu.

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Il s’agit de trouver le juste équilibre entre info et sport ?

JEAN-PHILIPPE BAILLE

L’actualité est imprévisible et le monde est très instable ces derniers temps. Nous devons être prêts à réagir en cas de gros événements. Nous restons une radio d’information en continu. Le sport sera évidemment l’actualité centrale pendant ces deux semaines de compétition mais nous devons être capables de nous adapter. C’est l’essence même de franceinfo.

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Dans quelle mesure l’info sportive occupe-t-elle l’antenne ?

JEAN-PHILIPPE BAILLE

Avec nos partenaires de France Télévisions et de l’Équipe, nous avons créé le festival «Demain le Sport». Cette initiative reflète une volonté éditoriale forte, illustrée aussi par la création, il y a deux saisons, du «Club Info» avec Julien Langlet et Laurie Delhostal. Cette émission propose une autre manière de traiter le sport, en abordant tous ses aspects, notamment sociétaux. Non seulement, nous considérons le sport comme une compétition, mais aussi comme un lien social fondamental dans notre société. Pendant ces Jeux, nous couvrirons l’actualité sportive sous tous ses aspects (géopolitique, sociétal, social, économique…).

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Comment prévoyez-vous d’engager votre audience pendant les JO ?

JEAN-PHILIPPE BAILLE

La grille sera aux couleurs des Jeux Olympiques. Notre objectif est de les faire vivre pleinement en direct. C’est un événement unique en France que nous ne revivrons pas dans notre carrière de journalistes. Je souhaite que ce soit un moment de communion, de fête, où nous ferons vibrer le pays autour des JO. La priorité sera donnée au direct avec près de 300 heures d’antenne dédiées et plus de 60 journalistes mobilisés. Nous serons en direct du Club France de 10h jusqu’à minuit et demi. Nous pourrons compter sur une vingtaine de consultants et des journalistes des locales de France Bleu qui rejoindront la direction des sports de Radio France entièrement mobilisée avec nous. Nous avons également une matinale 100% Jeux avec des segments historiques, une émission à 8h30 axée sur les Jeux, des sessions d’information et de débriefing. Deux têtes d’affiche nous accompagnent : Bixente Lizarazu, qui proposera une chronique quotidienne avec son regard de sportif, et Théo Curin, champion paralympique, qui sera notre ambassadeur, allant à la rencontre des sportifs et des athlètes pour les interviewer.

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Avez-vous repensé vos tranches ?

JEAN-PHILIPPE BAILLE

Oui ! Et ce seront essentiellement des duos qui seront à l’antenne. Nous voulions que tout le monde participe à la fête. En plus de cela, nous proposons une offre numérique importante. Le podcast «Ça dit quoi», destiné aux jeunes générations, sera animé par nos journalistes pendant toute la période des Jeux pour offrir une perspective dans l’air du temps. Nous mettons également en place des podcasts comme «Le geste et la règle», en collaboration avec la rédaction des sports, une immersion dans le sport de haut niveau, à l’aune de la perfection du geste et de la rigueur de la règle.

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Avez-vous anticipé des défis logistiques majeurs ?

JEAN-PHILIPPE BAILLE

C’est tout une organisation que nous avons dû mettre en place. Nous faisons face à plusieurs contraintes, notamment le périmètre de sécurité autour de Radio France. Cela fait bientôt un an et demi que nous avons créé un comité de pilotage pour anticiper ces difficultés, accueillir nos correspondants de France Bleu et nous déplacer pendant les Jeux. C’est une organisation sans précédent pour nous à Paris.

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Après les JO, la grille de rentrée…

JEAN-PHILIPPE BAILLE

À la rentrée, nous offrirons une couverture très large des Jeux Paralympiques. Ce n’est jamais simple car cela marque le début de notre saison. Cependant, en tant que service public, nous avons décidé de donner une grande importance à ces compétitions qui se terminent le 8 septembre. Les Jeux seront la rampe de lancement de notre saison 2024-2025.

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Quels sont les principaux ajustements prévus à la rentrée ?

JEAN-PHILIPPE BAILLE

Nous sommes en pleine réflexion et nous devons sans cesse faire évoluer la grille même si l’objectif est de rester dans la continuité de notre offre. L’une des grandes satisfactions de cette saison, c’est l’installation de Jérôme Chapuis dans notre matinale. Il a su s’imposer ! Et le choix que nous avons fait se valide jour après jour. Il nous offre une qualité d’information, d’écoute et d’entretien avec la distance et le calme nécessaires, ce dont nous avons besoin en ces temps tourmentés. Après, il y aura des ajustements à faire, certaines voix souhaitant évoluer. En tant que troisième radio de France, on doit proposer une information de qualité. C’est la plus belle des réussites que nous pouvons imaginer. Les retours qualitatifs de nos auditeurs montrent que franceinfo est perçue comme une radio de référence, loin du buzz et du sensationnel, racontant l’actualité telle qu’elle est. C’est notre crédibilité qui nous rend puissants. Nous restons humbles car l’actualité est plus grande que nous. Nous ne sommes que des médiateurs.