ARTE : première série iranienne diffusée à l’international, la comédie noire «The Actor» débarque jeudi

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Première série iranienne diffusée à l’international, la comédie noire «The Actor» débarque jeudi sur Arte, un an après avoir remporté le Grand Prix à Séries Mania et «ouvert la voie», espère son créateur, à d’autres productions du pays, déjà reconnu dans le cinéma.

La série, dont huit épisodes sont disponibles sur arte.tv, aura les honneurs du prime time (début de soirée) de la chaîne franco-allemande, où elle proposera une alternative au mastodonte «HPI», de retour le même jour sur TF1.

On y suit les tribulations à Téhéran d’Ali (Navid Mohammadzadeh, vu dans «La loi de Téhéran» et «Leïla et ses frères») et Morteza, deux comédiens au chômage et rois du déguisement comme de l’improvisation. Afin de ne pas être expulsés du théâtre dans lequel ils vivent et répètent, ils louent leurs services à des particuliers pour des canulars, jusqu’à ce qu’un ancien policier ne leur propose de mettre leur talent au profit d’une agence de détectives.

«J’ai toujours été passionné par les confrontations et le fait de se déguiser dans les films que j’ai vus», explique le créateur de la série Nima Javidi, également inspiré par Shakespeare. Une citation tirée de la pièce du dramaturge britannique «Comme il vous plaira» introduit ainsi chaque épisode: «Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles». Le concept a déjà séduit le jury de Séries Mania, qui a courronné l’année dernière la toute première série iranienne sélectionnée par le festival lillois.

«C’était un grand honneur pour moi», relate le réalisateur, estimant que cela «peut ouvrir la voie à d’autres succès futurs pour l’industrie du film et des séries de (son) pays».

Nima Javidi ne commente pas la situation en Iran, secoué par un mouvement de contestation fin 2022 après la mort de Mahsa Amini, ni l’exil forcé de son compatriote, le cinéaste Mohammad Rasoulof, en lice pour la Palme d’or au Festival de Cannes.

Mais sa série se lit comme un hommage à la liberté et l’imaginaire. Ses héros principaux «choisissent de poursuivre leur passion qui est de jouer malgré tous les obstacles, dont leurs familles et la société qui essaient constamment de les emmener dans une direction différente», estime Nima Javidi.

«Cette bataille vers la liberté est clairement illustrée à chaque seconde de la série». Une saison 2 de neuf épisodes est attendue sur arte.tv en fin d’année.