B. DE LA VILLARDIÈRE (Réel Media) : «Nous aspirons à devenir un média encore plus généraliste à l’avenir»

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Créé par Bernard de La Villardière, Arnaud Delomel et Stéphane Monmarson en mars 2023, Réel Média, média digital 100% vidéo, accessible sur les réseaux sociaux, enregistre déjà plus de 1.000 sujets vidéo cumulant plus de 300 millions de vues et 600.000 abonnés sur les réseaux sociaux. L’occasion de faire un point avec Bernard DE LA VILLARDIERE, Co-fondateur de Réel Média.

Comment la vision initiale de Réel Média a-t-elle évolué au cours de cette première année ? Quelles ont été les principales leçons apprises ?

Nous avons démarré avec une ligne éditoriale généraliste tout en axant l’essentiel de nos contenus sur l’engagement et l’innovation dans tous les domaines (social, sociétal, économique, industriel…). Notre objectif était d’adopter une approche généraliste tout en nous distinguant des autres médias digitaux. Contrairement à Kombini ou Loopsider, nous sommes présents sur le terrain. Dès le début, nous avons constitué une équipe de journalistes qui a produit – en un an – plus de 1.000 vidéos, incluant des reportages et des interviews face caméra. Nous sommes un média résolument positif, mettant en avant l’engagement humain et les accomplissements individuels. Une de nos vidéos les plus virales est le témoignage poignant de Wassila, une mère marseillaise ayant perdu son fils dans un règlement de compte, qui a été visionnée plus d’un million de fois.

Quels critères guident le choix des sujets abordés ?

Nous sommes un média d’information et, bien que nous ne puissions pas couvrir toute l’actualité, nous aspirons à devenir un média encore plus généraliste à l’avenir, en augmentant notre production de vidéos et en menant plus d’enquêtes sur le terrain. Nous collaborons également avec des équipes à l’étranger. Nos choix éditoriaux sont influencés – entre autres – par des considérations financières, mais nous avons réussi à atteindre l’équilibre budgétaire après seulement un an d’existence.

Comment expliquez-vous le succès de Réel Média auprès des 18-35 ans ? Y a-t-il des stratégies spécifiques que vous utilisez pour engager cette tranche d’âge ?

Non, pas vraiment ! Chez Réel Media, notre équipe de journalistes a une moyenne d’âge de 25 ans. C’est avec eux que nous choisissons les sujets à traiter. C’est un bon indicateur. De plus, la tranche des 18-35 ans est celle qui s’est le plus éloignée de la télévision. Cela confirme qu’il y a un espace pour des médias 100% digitaux ayant notre approche.

Quels indicateurs utilisez-vous pour mesurer l’impact réel de vos contenus sur les communautés que vous cherchez à toucher ?

Nous collaborons avec des analystes médias qui surveillent les réseaux sociaux. Nos vidéos, souvent assez longues, enregistrent des taux de visionnage qui dépasse régulièrement les 45 secondes, et atteignent souvent plus d’une minute, témoignant d’une excellente rétention. Nous explorons des sujets de société à travers des enquêtes, avec l’objectif d’accroître notre visibilité sur YouTube, un but que nous n’avons pas encore atteint mais sur lequel nous travaillons activement. Parallèlement, nous produisons des documentaires pour la télévision, en collaboration avec Ligne de Front, ma société de production, notamment pour des magazines comme «Zone Interdite».

Un mot sur les collaborations structurantes qui ont contribué à votre croissance ?

Nous produisons des films institutionnels sous marque blanche. Parmi les collaborations structurantes, nous travaillons historiquement avec Occitane. Nous avons également collaboré avec AXA, avec lequel nous avons mis en lumière les entreprises récompensées lors des Trophées RSE organisés par l’assureur. Avec Électro Dépôt, nous nous sommes concentrés sur la réparabilité des appareils électroménagers et le recyclage. En partenariat avec la Fondation de France, nous avons porté notre attention sur les réveillons solidaires. L’humain est au cœur de notre démarche et oriente notre ligne éditoriale. Contrairement à d’autres médias en ligne, nous évitons l’infotainment et les sujets people. Malgré cela, nous avons réussi à nous positionner parmi les trois médias généralistes les plus suivis sur les réseaux sociaux.

Quels sont les plus grands défis que Réel Média a rencontrés jusqu’ici ?

Notre société, Réel Media, s’appuie principalement sur ses actionnaires, notamment Ligne de Front, une société de production que j’ai fondée il y a environ vingt ans. Arnaud Delomel, qui était le numéro deux de cette société, est désormais à la tête de Réel Media. Il possède une excellente maîtrise des réseaux sociaux et il comprend également le fonctionnement de la télévision ainsi que l’art de raconter des histoires en images. Ça a été l’un de nos défis : raconter des histoires sur les réseaux aussi qualitativement qu’en télévision.

Comment Réel Média envisage-t-il sa stratégie de monétisation ?

L’un de nos premiers piliers est le Brand Content. Il représente moins de 10% de nos contenus. Grâce à nos 600 000 abonnés, nous avons établi une relation de confiance et cela attire les marques. Elles savent qu’elles ne seront pas sujettes à des mauvais buzz ou à du bashing. Nous produisons du contenu positif et bienveillant, en particulier sur leurs engagements en matière de RSE.

 Quels sont les objectifs à long terme de Réel Média ?

Nous aspirons à être le premier média généraliste 100% digital. Pour cela, nous envisageons de lancer de nouveaux formats, des séries thématiques. Notre ligne éditoriale reposait sur les principes d’engagement, d’innovation et de solidarité, et nous l’avons récemment réorientée autour de notre nouvelle signature : «Laissez-vous surprendre par le réel». Autre objectif, atteindre la rentabilité sur le long terme. Même si nous sommes à l’équilibre financier sur ce 1er trimestre 2024, la priorité est de pérenniser ce modèle.B. DE LA VILLARDIÈRE (Réel Media) : «Nous aspirons à devenir un média encore plus généraliste à l’avenir»