En matière de sorties de livres, «trop d’amour tue l’amour», et le groupe Lagardère, propriétaire du numéro un français de l’édition Hachette Livre, songe à réduire son nombre de parutions, a indiqué son Président Directeur Général ce jeudi 25 avril.
«Nous publions 15.000 ouvrages par an, c’est vous dire à quel point on aime le livre. Mais parfois, trop d’amour tue l’amour, et c’est une réflexion que nous avons sur la quantité de livres que nous devons publier chaque année», a déclaré Arnaud Lagardère lors de l’assemblée générale du groupe.
«Certaines voix en interne nous disent que peut-être on publie un peu trop, qu’on a un peu trop de références dans le groupe, et qu’on devrait se concentrer un peu plus», a-t-il poursuivi.
«C’est une option stratégique sur laquelle nous allons nous pencher et il est possible que l’on baisse un peu ce nombre de références», a-t-il ajouté, en soulignant toutefois qu’Hachette était «en pleine expansion» et allait «continuer à l’être».
L’activité d’édition du groupe Lagardère, Lagardère Publishing, rassemble plus de 200 marques (dont Fayard, Grasset ou les éditions Albert René, qui publient les BD Astérix). Cette branche de Lagardère publie plus de 15.000 nouveautés par an dans une douzaine de langues, principalement le français, l’anglais et l’espagnol, et dans de nombreux secteurs (littérature, BD, scolaire, dictionnaires, etc.).
Au premier trimestre, le chiffre d’affaires de Lagardère Publishing s’est établi à 576 millions d’euros, en hausse de 1,1%.
En France, il a enregistré une baisse de 4,8%. C’est principalement dû au fait qu’il n’y a pas eu cette année de sortie de best-seller comparable à la BD «Astérix et Obélix: L’Empire du Milieu» paru en février 2023.
Le livre est un marché «en très forte baisse, notamment en France», loin de la «très forte croissance» enregistrée au moment de la pandémie de Covid-19, a commenté M. Lagardère.
«On est arrivé à se maintenir parce qu’on a eu peut-être la chance, peut-être aussi un petit peu le talent, d’avoir les bonnes sorties au bon moment», a-t-il assuré.
Le Président Directeur Général du rival Editis, numéro deux secteur, Denis Olivennes, a aussi fait part de son projet de réduire le nombre de parutions, actuellement de 5.000 par an. «Nous devons être plus sélectifs», affirmait-il à «Ouest France» début avril.