Russie : amende pour une présentatrice de la télévision russe, dénonçant l’offensive en Ukraine

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Une présentatrice de la télévision russe, au centre d’un scandale après une soirée dénudée, a été condamnée jeudi à une amende de 50.000 roubles (quelque 500 euros), pour un message sur Instagram en 2022 dénonçant l’offensive en Ukraine.

Anastassia Ivleeva a été récemment vilipendée par des organisations conservatrices pour avoir organisé le 20 décembre dernier une soirée dans une boîte de nuit moscovite, sur le thème «Presque nus».

Vladimir Poutine, qui présente la Russie comme le porte-étendard de valeurs traditionnelles, avait dénoncé cette fête, à laquelle de nombreuses célébrités russes avaient participé en petites tenues. Si Mme Ivleeva n’avait pas fait l’objet de sanctions pour cette soirée, elle a en revanche été poursuivie peu après pour sa publication de 2022 qui aurait «discrédité» l’armée russe.

Un tribunal moscovite lui a infligé jeudi une amende de 50.000 roubles. La présentatrice, représentée par ses avocats, n’était pas au tribunal. Mme Ivleeva avait publié le 1er mars 2022, cinq jours après le début de l’attaque russe en Ukraine, un message sur Instagram qualifiant l’assaut de «catastrophe».

Le texte était accompagné du célèbre dessin de Pablo Picasso représentant une colombe de la paix. «Des gens meurent en Ukraine, des villes sont détruites, nos soldats, dont beaucoup sont très jeunes, sont tués, une guerre d’information est en cours, dans laquelle nous, simples citoyens, ne pouvons pas distinguer la vérité», avait-elle notamment écrit.

Les avocats de la vedette, qui arguaient notamment que les faits étaient prescrits et le message publié avant l’adoption même de la loi sur «le discrédit de l’armée» entrée en vigueur le 4 mars 2022, n’ont pas été entendus.

«Le délai de prescription pour ce type de délit est de trois mois (…) on a envie de dire : à quoi bon des articles de loi, s’ils peuvent tout simplement condamner tous ceux qu’ils veulent», a lancé, après l’audience, l’un de ses avocats, Kaloï Akhildov, en jurant de faire appel.

Un tribunal de Moscou avait ordonné en janvier la fermeture temporaire de la boîte de nuit où Mme Ivleeva avait organisé la soirée avec des personnalités de l’industrie du spectacle plus ou moins dénudées.

Mme Ivleeva et plusieurs autres participants, dont la vedette de la pop, Philipp Kirkorov, ou encore la fille du mentor politique de Vladimir Poutine, Ksenia Sobtchak, s’étaient publiquement excusés.